Le renforcement des infrastructures industrielles, de la disponibilité de terrains industriels ainsi que la résolution des problèmes fonciers, telles sont les mesures que les autorités tunisiennes doivent prendre pour rendre les zones industrielles modernes et compétitives. C’est ce que recommande l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), dans son rapport “Pour un renouveau dans la politique industrielle en Tunisie” publié en janvier 2022.
En effet, la plupart des infrastructures industrielles en Tunisie présentent de lourds handicaps en termes d’attractivité et de fonctionnalité, selon ce document qui se réfère en la matière à un rapport de la coopération allemande en Tunisie (GIZ).
Impératif de réhabiliter certaines zones industrielles
L’aménagement de ces dernières souffre également d’une approche classique qui ne prend en considération ni les besoins des industriels qui vont s’y installer ni le contexte dans lequel elles vont être aménagées.
Afin d’y remédier, l’institut recommande la réhabilitation des zones industrielles, la création et l’aménagement des nouvelles zones et le développement de parcs industriels en mode PPP, ainsi que l’accélération de la digitalisation des services administratifs d’Agence foncière industrielle (AFI) pour faciliter ses procédures relatives aux travaux d’aménagement.
Lenteur des procédures…
Il recommande de résoudre les problèmes liés à l’aménagement et au réaménagement des zones et infrastructures industrielles, pointant du doigt la lenteur des procédures pour le changement de vocation foncière et la difficulté d’octroi des parcelles pour les investisseurs et d’acquisition des terres domaniales au dinar symbolique par l’AFI.
Il s’agit également d’alléger les délais et les coûts élevés nécessaires pour le transfert de propriété, ainsi que la lenteur et la lourdeur des procédures en vigueur pour l’aménagement industriel, le raccordement à l’électricité, au gaz naturel et aux réseaux d’assainissement.
A titre d’exemple, le “raccordement à l’électricité” requiert un délai long allant jusqu’à 65 jours en 2020, avec un coût qui atteint 719,1% du revenu par habitant en 2020 (moyenne de la région MENA 419,6% et de l’OCDE 61,1%).
Résoudre les lacunes des zones industrielles
L’accent est en outre mis dans le rapport sur la nécessité du réaménagement de plusieurs zones existantes qui souffrent de plusieurs lacunes (maintenance, propreté, infrastructure routière et numérique, manque de commodités…).
La Tunisie est classée au 105ème rang mondial sur 160 pays selon l’Indice de performance logistique de la Banque mondiale.
En conclusion, l’ITCEQ estime que l’accent doit être inévitablement mis sur les questions environnementales à travers un schéma d’occupation qui définit les zones réservées aux entreprises non polluantes, aux entreprises moyennement polluantes et aux entreprises polluantes.
L’aménagement des zones industrielles doit également prendre en considération les besoins des employés à travers la valorisation de la dimension sociale dans la planification et la conception de ces zones, plus particulièrement dans les régions de l’intérieur.
Cela permet, d’après le rapport, d’améliorer la productivité dans les entreprises et de créer des centres de vie et de l’emploi dans les zones grâce aux commodités à proximité. Une telle démarche nécessite une approche participative et dynamique et une intervention active des différents intervenants (AFI, APII, municipalités, ministères, STEG, SONEDE, ONAS, l’Office de Topographie et de Cadastre (OTC).