Une réunion avec les médias consacrée aux zones humides s’est tenue à Tunis entre le ministère de l’Environnement et le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Afrique du Nord, et ce vendredi 11 février 2022.
Organisée dans le cadre de la célébration de la “Journée mondiale des zones humides”, le 2 février 2022, cette rencontre a permis de débattre des moyens de sensibilisation à la protection de l’environnement en général et surtout à la préservation de ces écosystèmes devenus de plus en plus vulnérables en Tunisie, bien qu’ils soient “vitaux” et “indispensables” pour l’homme et la nature.
Plusieurs intervenants ont évoqué la nécessité de cibler les jeunes générations et aussi les adultes, à travers des “contenus intelligents” et des supports adaptés à la conjoncture actuelle de la digitalisation et de l’innovation.
Des pratiques ancestrales pourraient être repensées et revisitées pour sauvegarder et améliorer la gestion des ressources en eau, dont par exemple, les “Majels” (réservoirs et citernes) et les “Foskias” (fontaines).
Concernant les zones humides, des démarches ont été proposées pour ” responsabiliser ” et sensibiliser les populations vivant à leur proximité, en leur offrant des alternatives telles que des ” emplois verts ” pour ne pas porter atteinte aux richesses que recèlent ces zones.
Lors de cette réunion, l’experte en ressources en eau et changements climatique, Raoudha Gafrej, a estimé nécessaire de travailler dans une optique “de respect de la vie et du vivant” en général et aussi celle “du respect des droits de l’Homme”, pour réussir à ancrer le respect de la nature et l’environnement et partant protéger les sites de grande importance comme les zones humides et les sols.
Il faut mettre l’eau au cœur de toutes les stratégies, y compris celles relatives aux zones humides, car les écosystèmes ont besoin aussi, pour durer, de 30% des ressources en eau renouvelable a t-elle souligné, indiquant qu’en protégeant ces écosystèmes et aussi le sol, “nous protégeons des réservoirs d’eau et des mécanismes qui stockent plus d’eau que les barrages”.
L’experte rappellera par ailleurs que la FAO a intégré l’indicateur “besoin des écosystèmes en eau” dans ses Objectifs de Développement Durable (ODD) et à son indicateur ” ODD6 ” concernant le ” niveau de stress hydrique: prélèvements d’eau douce en proportion des ressources en eau douce disponibles”.
En fonction de cette directive, les pays doivent mettre en œuvre des actions concrètes afin de développer des politiques intégrées de développement susceptibles de réconcilier les besoins en eau respectifs de l’agriculture et des écosystèmes.
Gafrej recommande aussi d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau pour la production alimentaire et la sauvegarde des écosystèmes naturels.
Membre depuis 1981 de la Convention Ramsar, traité international visant la conservation et l’utilisation durable des zones humides, la Tunisie compte environ 950 zones humides (y compris les barrages) dont 42 sont d’une importance internationale (Ramsar). Ces zones abritent une riche biodiversité et accueillent annuellement près de 500 000 oiseaux.