Le porte-parole officiel du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a fait savoir, mardi 15 février 2022, que le nombre de cas de violence contre les réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie a augmenté au cours de la dernière période, notamment après la fermeture des centres provisoires destinés à leur hébergement.
Ben Amor indique que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a décidé, il y a 4 mois environ, de fermer ces centres à Zarzis (gouvernorat de Médenine) sur fond de protestations des habitants qui refusent de les accueillir dans leur région.
Il a ajouté que des dizaines de réfugiés et demandeurs d’asile observent un sit-in depuis plus d’une semaine devant le bureau du HCR à Zarzis pour protester contre la décision de fermeture des centres d’hébergement sans aucune mesure alternative permettant de préserver leur dignité.
Il a ajouté que les sit-inneurs rapportent que le haut commissariat a accordé à chaque réfugié et demandeur d’asile une somme mensuelle de 250 dinars pour une période de 3 mois. Les manifestants revendiquent leur réinstallation, une protection permanente à travers la reconnaissance de leurs droits à la résidence, à la santé, à l’éducation et aux pensions ainsi qu’aux services de base en Tunisie.
Ils estiment que les conditions difficiles des réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie, notamment après la crise sanitaire, les exposent à tous types de risques (réseaux de contrebande et de traite des êtres humains, exploitation économique…).
Selon Ben Amor, les réfugiés, les demandeurs d’asile, et même les migrants irréguliers qui se trouvent en Tunisie sont victimes de multiples agressions (stigmatisation, discrimination et racisme), par les citoyens et les syndicats des agents de sécurité sur les réseaux sociaux qui les accusent d’être une source de criminalité.
Il assure qu’en l’absence d’un cadre juridique réglementant les conditions d’asile, la Tunisie doit respecter ses engagements internationaux en œuvrant à garantir la réinstallation des réfugiés dans des lieux sûrs, et tenir l’Union européenne pour responsable des processus migratoires irréguliers en Méditerranée.
Selon le HCR, la Tunisie comptait 8 850 réfugiés et demandeurs d’asile en septembre 2021.