Le commerce mondial a augmenté de 25% en rythme annuel en 2021 pour atteindre un record de 28 500 milliards de dollars, après avoir été malmené par la pandémie de Covid-19. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).Â
Ce niveau devrait toutefois rester modéré cette année 2022, prévoit l’agence onusienne basée à  Genève. En effet, « comme ces tendances sont susceptibles de s’atténuer, les tendances du commerce international devraient se normaliser au cours de 2022 », expliqué la CNUCED, précisant que la hausse des prix des produits de base, la réduction des restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et la forte reprise de la demande due aux plans de relance économique ont stimulé la croissance.
Dans l’ensemble, la valeur du commerce mondial a augmenté de 13 % par rapport à 2019. Cette hausse se traduit par le niveau du volume des échanges dans les divisions des biens et des services, niveau qui a suivi des schémas de croissance similaires l’année dernière.
Le commerce des biens s’est élevé à 5 800 milliards de dollars
Au cours du quatrième trimestre de l’année dernière, le commerce des biens a atteint environ 5 800 milliards de dollars, un nouveau record trimestriel. Dans le même temps, le commerce des services a augmenté de 50 milliards de dollars pour atteindre 1 600 milliards de dollars, soit un niveau légèrement supérieur à celui d’avant la pandémie.
La tendance positive du commerce est principalement le résultat d’une augmentation des « prix des produits de base, de l’atténuation des restrictions liées à la pandémie et d’une forte reprise de la demande grâce aux mesures de relance économique ». Toutefois, comme ces tendances devraient s’atténuer dans les mois à venir, les tendances du commerce international devraient se normaliser cette année, selon la CNUCED.
La régionalisation des flux commerciaux devrait également s’intensifier dans d’autres parties du monde, conformément à d’autres initiatives régionales – comme la zone de libre-échange continentale africaine – et en raison de la dépendance croissante à l’égard de fournisseurs géographiquement plus proches.
« Les échanges de marchandises augmentent plus fortement dans le monde en développement que dans les pays développés », précise la CNUCED.
32% de croissance annuelle du commerce entre les pays en développement
D’une manière générale, le commerce des biens a augmenté plus fortement dans le monde en développement que dans les pays développés. Les pays en développement ont ainsi obtenu de meilleurs résultats que les nations riches en matière de commerce.
Les exportations des marchés en développement au cours du dernier trimestre ont augmenté de plus de 30 % sur une base annuelle, selon l’agence des Nations unies, avec « une croissance plus forte dans les régions exportatrices de produits de base, avec la hausse des prix de ces produits ».
En outre, la croissance du commerce entre les pays en développement a dépassé le commerce mondial au quatrième trimestre, avec une augmentation annuelle d’environ 32 %. Dans les économies développées, les exportations étaient supérieures de 15 %.
Au cours des derniers mois, la crise du coronavirus a exacerbé les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement. Elle a mis en évidence des défis importants dans le secteur de la logistique, de nombreux clients de fret luttant pour trouver des conteneurs d’expédition et surmonter les interruptions de travail.
Les différents facteurs du commerce mondial en 2022
Par ailleurs la CNUCED estime que le commerce mondial devrait être affecté par différents facteurs cette année, y compris une croissance économique plus lente que prévu, la poursuite des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des préoccupations croissantes concernant la viabilité de la dette, la transition vers une économie mondiale plus verte, les accords commerciaux et la régionalisation des échanges.
La structure du commerce mondial devrait refléter ces tendances macroéconomiques en 2022, avec une croissance du commerce plus faible que prévu, selon la CNUCED, relevant que « la croissance du commerce ralentira au cours du premier trimestre de 2022 ».
Le rapport souligne également les niveaux record de la dette mondiale, avertissant que les préoccupations concernant la viabilité de la dette sont susceptibles de s’intensifier en raison des pressions inflationnistes croissantes.
A noter que le Fonds monétaire international a revu ses prévisions de croissance économique mondiale à la baisse de 0,5 point, note le rapport, compte tenu de l’inflation persistante aux États-Unis et des préoccupations liées au secteur immobilier chinois.
Le FMI souligne également les perturbations logistiques en cours et la hausse des prix de l’énergie, affirmant que « les efforts visant à raccourcir les chaînes d’approvisionnement et à diversifier les fournisseurs pourraient affecter la structure du commerce mondial en 2022».