Les 270 scientifiques de 67 pays, du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du Climat (GIEC), ont dévoilé, lundi, 28 février, le deuxième volet de leur rapport, qualifié de “terrible avertissement” sur les conséquences de l’inaction, par le président du groupe, Hoesung Lee.
Il s’agit du deuxième volet du 6ème rapport publié par ce groupe de scientifiques. Le premier, rendu public le 9 aout 2021, confirme la responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique.
Le rapport est publié lundi, alors que les représentants des 193 Etats membres de l’ONUS et de la société civile internationale sont en conclave à Nairobi ( Kenya), pour convenir de politiques visant à relever les défis environnementaux les plus urgents dans le monde.
Le rapport montre, selon un communiqué du GIEC, que le changement climatique est une “menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète”. ” Nos actions aujourd’hui, détermineront comment l’humanité et la nature s’adapteront aux risques climatiques croissants.”
Un troisième volet, consacré aux moyens de limiter ce réchauffement, sera publié début avril.
” De graves impacts du changement climatique se produisent déjà. Les personnes vulnérables, celles qui sont marginalisées socialement et économiquement, sont les plus exposées aux impacts du changement climatique – et ont le moins de ressources pour s’adapter “.
Le groupe intergouvernemental d’experts estime, par ailleurs, que notre adaptation collective et individuelle peut être une stratégie efficace. Mais, il y a des limites à cette adaptation aussi bien pour nous que pour les autres espèces. “Au-delà de certaines températures, l’adaptation n’est plus possible pour certaines espèces “.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a twitté ” j’ai vu de nombreux rapports, mais rien de tel que le nouveau rapport sur le climat, un atlas de la souffrance humaine et une condamnation accablante de l’échec du leadership climatique.
Je sais, les gens sont anxieux et en colère partout, je le suis moi même. Mais, c’est le moment de traduire cette colère par une action climatique”.
https://ipcc.ch/report/ar6/wg2/
Le réchauffement climatique n’est pas un problème du futur, mais une réalité déjà observée avec +1,09°C par rapport à l’ère pré-industrielle : vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes, augmentation des feux de forêt et des précipitations, élévation du niveau de la mer, acidification des océans…
Les auteurs du rapport évoquent également les effets du réchauffement climatique sur l’augmentation des maladies respiratoires à cause des feux de forêt, ou des pathologies liées à la nourriture, à l’eau et aux animaux. Le rapport cite par exemple une progression du choléra, provoquée par l’augmentation des pluies et des inondations.
Dans certaines régions, l’augmentation des températures et des événements extrêmes a également eu des conséquences sur la santé mentale.
” Si l’on prend l’exemple des inondations, les dégâts seront, par rapport à un réchauffement de 1,5°C, jusqu’à 2 fois supérieurs pour 2°C, et jusqu’à 4 fois supérieurs pour un réchauffement de 4°C. “Environ un milliard de personnes pourraient être menacées par des aléas climatiques côtiers, à moyen terme et dans tous les scénarios” d’émissions de gaz à effet de serre “, note le Giec. A l’heure actuelle, les promesses des Etats (qui ne sont pas encore tenues) nous conduisent vers un réchauffement de 2,7°C.
Les scientifiques recommandent à cet effet de continuer les efforts d’adaptation parce que cela permet de réduire les risques, à condition de limiter le niveau de réchauffement, de protéger la nature pour l’avenir de nos sociétés, de sauvegarder la biodiversité et les écosystèmes, comme une action fondamentale pour un développement résilient au changement climatique”.
Selon leurs estimations, basées sur la littérature scientifique publiée, ce développement passe par la protection efficace de 30 à 50% des terres, des cours d’eau et des océans.