Un projet de résolution visant à créer un Comité de négociation intergouvernemental (CNI) chargé de préparer un accord mondial juridiquement contraignant sur la pollution plastique a été soumis à la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5), lancée lundi 28 février à Nairobi au Kenya avec plus de 3 400 participants en présentielle et 1 500 en ligne de 175 Etats membres de l’ONU, 79 ministres et 17 hauts fonctionnaires.
La résolution sur la pollution par les plastiques, ainsi que les autres questions environnementales urgentes, seront formellement décidées par les Etats membres lors de la séance plénière de clôture de l’Assemblée mercredi 2 mars 2022.
“La pollution par les plastiques est devenue une véritable épidémie. Paradoxalement, les plastiques font partie des produits les plus durables que nous, les humains, ayons fabriqués – et pourtant, nous nous contentons souvent de les jeter. Le plastique est un produit qui peut être réutilisé, puis réutilisé encore et encore, si nous l’intégrons à une économie circulaire. Je suis convaincu que le moment est venu d’adopter un traité juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution par les plastiques” a déclaré le président de l’UNEA-5 et ministre norvégien du climat et de l’environnement, Espen Barth Eide.
De son côté, la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a souligné : “au cours de la semaine dernière, nous avons assisté à des progrès considérables dans les négociations en vue de l’élaboration d’un instrument international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution par les plastiques. Je suis convaincue qu’une fois que l’Assemblée l’aura approuvé, nous aurons entre les mains quelque chose de véritablement historique”.
“Une action ambitieuse pour combattre la pollution par les plastiques devrait suivre la durée de vie des produits en plastique, de leur source aux océans mer, devrait être juridiquement contraignante, accompagnée d’un soutien aux pays en développement, soutenue par des mécanismes de financement, suivie par de solides mécanismes de contrôle, et inciter toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé”, a ajouté Andersen.
60% du plastique produit finit dans les décharges ou l’environnement naturel
La pollution plastique est un défi transfrontalier qui nécessite une action mondiale. La quantité de plastiques produite depuis le début des années 1950 est estimée à plus de 8,3 milliards de tonnes de plastique.
Environ 60 % de ce plastique se retrouve soit dans une décharge, soit dans l’environnement naturel.
De multiples efforts portent sur la gestion des déchets plastiques, mais ne s’attaquent pas au problème à sa source et ne peuvent pas, à eux seuls, réduire cette pollution, selon la résolution soumise à l’UNEA-5.
L’accord potentiel devrait, ainsi, permettre de s’attaquer à la pollution plastique tout au long du cycle de vie des plastiques. Ceci inclut des mesures préventives dans la partie en amont du cycle de vie aux mesures en aval concernant la gestion des déchets, afin de prévenir la pollution plastique dans le milieu marin et d’autres environnements et de soutenir les objectifs définis.
Comme il est un problème transfrontalier, la Tunisie souffre aussi de la pollution plastique qui demeure un problème majeur dans le pays, classé 4e consommateur de produits en plastique par habitant dans la Méditerranée, selon un rapport du Fonds mondial pour la Nature (WWF), publié en 2019.
Selon ce même rapport, l’économie tunisienne perd environ 20 millions de dollars par an en raison de la pollution plastique. Ces déchets affectent surtout les secteurs du tourisme, de la navigation et de la pêche. Environ 0,8 million de tonnes de déchets plastiques dans la nature.