Lors de son intervention, Marouane El Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à l’ouverture des travaux du Forum «Entreprendre dans l’économie créative – Ba’Der», et ce, en présence de Mme Hayet Ketat Guermazi, ministre des Affaires culturelles et de M. Samir Saied, ministre de l’Économie et de la Planification, a proposé le lancement d’une réflexion avec les parties prenantes en vue de construire un compte satellite pour l’économie culturelle et créative
M. El Abassi a estimé que «le secteur de l’économie culturelle et créative qui représente un levier de croissance important a été durement mis à l’épreuve par les effets de la crise sanitaire et ce, avec des menaces sérieuses sur le devenir des activités culturelles et artistiques, d’autant qu’il souffre déjà de problèmes structurels graves ». A cet effet, a-t-il souligné, il est nécessaire de «mobiliser tous les efforts pour relancer le secteur par des actions visant le renforcement de la gouvernance culturelle et de la création tout en développant un écosystème propice à son dynamisme et son rayonnement sur l’espace régional et international».
Pour cela, Gouverneur El Abassi a précisé que «le secteur bancaire pourrait être un acteur actif et impactant dans le secteur de la culture et de la créativité, notamment, en mettant à la disposition des porteurs de projets des solutions de financement appropriées et adaptées à leurs besoins» notamment à la suite des répercussions négatives de la pandémie de la Covid 19 sur la situation financière des créateurs et de tous les acteurs culturels.
Les banques gagneraient donc à imaginer des offres de financement tenant compte de la spécificité des industries créatives et culturelles du secteur. Il s’agit selon le Gouverneur de la BCT « d’initier des études sur ce secteur dans le but de mieux l’appréhender et d’identifier les industries culturelles les plus porteuses ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour activer leur potentiel ».
Pour remédier à l’absence de données fiables et d’indicateurs spécifiques pour l’évaluation de l’économie culturelle et créative, M. El Abassi a proposé le « lancement d’une réflexion avec les parties prenantes dont l’autorité de tutelle et l’INS en vue de construire un compte satellite pour ce secteur, ce qui est à même d’éclairer davantage sur la vraie dimension de cette activité à l’instar de ce qui a été fait pour le secteur du tourisme ». Cela permettrait une meilleure évaluation de la rentabilité de l’économie créative en Tunisie par les investisseurs privés
Sur un autre volet, les acteurs économiques auront un rôle prépondérant dans la transformation du secteur. Cela concerne la manière dont les produits créatifs sont promus et distribués. Cela passe par l’amélioration du climat d’investissement ; comprendre une jonction des efforts des secteurs public et privé « qui auront un rôle important à jouer dans la promotion de ce secteur porteur et constitue désormais dans les pays avancés un moteur puissant de la croissance et de l’emploi ».