Ce n’est peut-être pas l’école américaine ou britannique où des parents nantis consentent des dizaines de milliers de dinars pour assurer une éducation de haute qualité à leur progéniture et leur garantir le meilleur des avenirs, mais les « Ecoles Idéales » de Nabeul représentent tout de même un des fleurons de l’enseignement privé en Tunisie, tant par la qualité de la formation et de l’éducation que par les performances des résultats scolaires.
Et pourtant…
Au rapport qualité/prix tant souhaité par la classe moyenne, que la détérioration de l’école publique a poussé à chercher des alternatives plus rassurantes, l’administration publique oppose une résistance farouche. Nous aurions compris s’il s’agissait d’attaquer la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles en question, mais que nenni, il s’agit tout bêtement de procédures et réglementations contradictoires d’une administration à une autre, prouvant encore une fois à quel point la Tunisie est rétrograde et sclérosée s’agissant d’encourager les initiatives innovantes ou les nouveaux projets.
A notre grand malheur, dans notre pays, la performance est pénalisée !
L’administration “stalinienne“, en manque d’imagination, tue l’initiative
Déjà que dans la culture ambiante nourrie par les discours absurdes d’une classe politique en grande partie limitée, inconsciente et irresponsable, le secteur privé dans son ensemble est accusé de tous les maux, mais que le ministère de l’Education nationale mette des bâtons dans les roues et bloque le développement d’un campus qui existe depuis 20 ans et qui a permis la scolarisation de 3 000 élèves, cela paraît insensé. Malheureusement, l’administration devient de plus en plus “stalinienne“ et dénuée de toute imagination ! Les seuls efforts qu’elle déploie sont ceux du blocage.
Nous sommes loin du monde parfait où pareil campus avec ses 380 emplois directs devrait bénéficier de l’appui des autorités publiques. 1 000 élèves et leurs parents mènent aujourd’hui une guerre de survie. La raison en est tout simplement le manque de clarté et l’incohérence des lois en vigueur, notamment le cahier des charges promulgué par le ministère. Un cahier de charge qui ne spécifie pas la nature de la vocation du terrain pour l’implantation d’un établissement scolaire.
Le campus éducationnel sis aujourd’hui dans une zone industrielle et en partie de services, tout près d’un centre de formation sous tutelle du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, s’est heurté au refus du ministère de l’Education nationale de proroger l’autorisation provisoire qui lui permet de s’adonner sereinement à ses activités.
Pour rappel, ledit Campus s’est installé dans le lieu en question en 2020 et l’investissement dans les nouveaux locaux s’élève à 5 millions de dinars (MDT).
Sa demande soumise à la municipalité de Nabeul, sollicitant le changement de la vocation du terrain, n’a pas été rejetée. Bien au contraire, les autorités municipales ont promis de la prendre en considération lors de l’élaboration du nouveau plan d’aménagement urbain de la zone en question et qui devrait prendre effet dans les deux années à venir.
Le ministère de l’Education et le ministre lui-même prendrait-ils la responsabilité de fermer les portes d’un établissement d’une telle importance, sacrifiant des postes d’emploi et insécurisant des familles confiantes dans la qualité de l’enseignement dispensé à leurs enfants ? Sachant que ses prédécesseurs soucieux de l’intérêt général ont livré, eux, des autorisations provisoires d’exercice, le temps de régulariser les situations équivoques pour l’intérêt général.
Lorsqu’on visite le campus Ecoles Idéales de Nabeul, plus que la qualité des équipements – salle de musique, auditorium, terrains de sports, salle d’informatique, classes bien aménagées et confortables -, ce qui nous interpelle est la posture des élèves. Au Campus Ecoles Idéales, les élèves sont heureux, on le voit, on le sent. Dans ce campus, il y a de la joie dans l’air !
Ces écoles (candidates à l’International Baccalauréat) ont tout récemment signé un accord de partenariat avec « The University of Canada West » (UCW) visant à ouvrir de nouveaux horizons aux étudiants tunisiens historiquement très présents au Canada, et leur permettre de choisir des parcours universitaires différents ainsi que d’acquérir de nouvelles compétences.
Les dirigeants du Campus Ecoles Idéales sont également très investis dans la RSE. A chaque rentrée scolaire, ils équipent une douzaine d’écoles rurales de la région en fournitures scolaires et assurent les besoins des écoliers dans les grandes occasions telles que l’aïd.
Lorsqu’on voit dans notre pays beaucoup de provisoires médiocres qui durent, dont des instances prétendument constitutionnelles, on se demande pourquoi le provisoire ne permettrait pas de faciliter la vie de ceux et celles qui s’investissent dans le meilleur pour ce pays.
Amel Belhadj Ali