La Cite de la Culture “Chedly Klibi” à Tunis a abrité, vendredi 4 mars 2022, le Forum “BA’DER” Entreprendre dans l’économie créative organisé par le Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (TICDCE) auquel ont pris part les intervenants dans le secteur des Industries culturelles et créatives (ICC).

La ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, a présidé l’ouverture des travaux en présence du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, et du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi.

Elle a souligné l’importance de cette manifestation dans la mise en place d’un cadre de travail propice à l’investissement dans le secteur des ICC. Il est primordial d’opter pour une restructuration du modèle économique en lien avec le secteur, en vue d’encourager les investisseurs à se distinguer dans les productions créatives, a-t-elle ajouté.

Cette orientation rentre dans les choix de l’Etat tunisien et bénéficie du ” soutien du ministère des Affaires Culturelles par le biais d’une politique culturelle qui accorde une attention particulière aux créateurs”, a rappelé la ministre.

La Tunisie est appelée à adopter des approches économique assez développées, en tirant profit des larges perspectives offertes par les technologies numériques pour un produit culturel diversifié et un véritable marché qui coïncide avec les développement actuels et futurs dans le monde.

La ministre estime également urgent de procéder à la reforme du cadre législatif qui est l’un des aspects à prendre en considération dans l’objectif de mettre en place des lois plus souples répondant aux besoins des investisseurs potentiels.

Seulement 1% du PIB

Le ministre de l’Economie et de la Planification soulignera que ” la contribution des ICC en Tunisie demeure assez timide sur le marché national… Le secteur des ICC ne représente que 1% du PIB alors qu’au niveau mondial, sa contribution est de 3% du PIB”.

Simplifier les procédures d’investissement dans le secteur

Selon les statistiques officielles présentées par le gouverneur de la BCT, la Tunisie consacre un budget de 44,8 millions de dinars pour les 646 startups nationales actives dans le secteur des ICC. En vue de remédier aux lacunes et simplifier les procédures d’investissement dans le secteur, il estime crucial de rapprocher les points de vues des différentes parties concernées.

Nécessité de soutenir les startups tunisiennes…

Salwa Abdelkhalek, directrice générale du Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (TICDCE), a mis l’accent sur la vocation de ce Forum qui jette la lumière sur les ICC et leur apport dans le développement économique national.

Selon elle, les startups tunisiennes ont besoin de soutien de la part des institutions de l’Etat, dont le ministère de l’Economie et de la Planification et celui des Finances. Les obstacles se rapportent notamment à la difficulté d’accéder aux ressources financières auprès des banques ” pour lesquelles ce genre d’investissement présente des risques”, selon ses dires.

A la lumière de ces constats, elle préconise la révision des textes de loi qui régissent l’investissement, l’ouverture sur le marchés extérieurs et l’encouragement les étrangers à s’investir dans les ICC.

La responsable a notamment mis en cause un cadre législatif qui ne permet pas de recourir au mode de paiement électronique ce qui constitue, d’après elle, l’une des entraves qui freinent l’évolution et la bonne marche du secteur.

Recommandations

L’importance économique et financière de l’investissement de le secteur des ICC en Tunisie a fait l’unanimité auprès des participants au Forum “BA’DER” Entreprendre dans L’Economie créative.

Ils ont évoqué un secteur offrant de larges perspectives pour la création d’emploi et le développement socio-économique en général. En vue de surmonter les difficultés qui se posent aux investisseurs dans les ICC, ils ont préconisé de leur accorder le soutien nécessaire de la part des différents intervenants des secteurs public et privé.

Les principales recommandations ont également porté sur la création d’un comité de travail composé des représentants des structures administratives et des startups dans le secteur afin qu’ils œuvrent ensemble à la modernisation des procédures et du climat des affaires via un nouveau cadre législatif.

La désignation d’un ambassadeur pour les ICC tunisiennes dans les divers pays du monde et la promotion de la destination Tunisie comme étant une plateforme de référence, sont également parmi les recommandations faites. A cet effet, les participants souhaitent la création d’un label, “CREATIV’ ACT”, pour les startups dans les ICC qui leur offrirait des facilités accrues et une simplification des procédures administratives.

Les institutions du secteur public sont également appelée à reconsidérer la classification traditionnelle des arts et à y inclure la créativité numérique.

Cette nouvelle orientation devrait aider à une installation rapide des startups via l’octroi des licences nécessaires et un accès plus facile aux marchés publics et aux fonds de soutien.