Les indicateurs de l’Institut national de la statistique (INS) relatifs à la croissance et au chômage pour le 4e trimestre 2021 ainsi que ceux portant sur l’inflation et le commerce extérieur, pour le mois de janvier 2022, seront publiés au cours de la semaine du 7 mars 2022. C’est en tout cas ce qu’a fait savoir Hassen Ghozlani, responsable de la communication de l’INS.
Il a rappelé que les dernières statistiques de l’Institut datent du 10 janvier 2022, les agents ayant entamé une grève le 18 janvier, laquelle est devenue une grève ouverte depuis le 28 janvier, pour revendiquer, notamment, l’adoption du statut particulier de l’Institut et la régularisation de la situation d’une quarantaine de collaborateurs exerçant dans les différentes régions du pays.
Rappelons que l’INS avait annoncé, début février 2022, que certains de ses indicateurs pourraient être “publiés en retard” ou faire l’objet “d’interruption ponctuelle”, en raison de la grève ouverte menée par “une large partie de son personnel”, ce qui a “perturbé sensiblement l’activité de collecte sur le terrain pour de nombreuses opérations statistiques”.
Le responsable a fait savoir que plusieurs réunions ont été organisées regroupant des représentants de l’Institut, de la présidence du gouvernement, des deux départements de Finances, et de l’Economie, et de l’Unité du suivi des systèmes de productivité dans les établissements et les entreprises publics.
“Ces rencontres ont abouti à la préparation d’un projet de PV mais qui n’a pas été signé, jusqu’à maintenant, étant donné que la présidence du gouvernement tient à ce que le statut soit publié le 1er juin et mis en application en 2024 alors que les syndicats de l’INS (au nombre de 15) revendiquent l’application de statut, au début de l’année 2023″, a-t-il précisé.
L’expert-comptable Raouf Ghorbel qualifie d’”inadmissible” la suspension de la publication des indicateurs par l’INS, étant donné que cela pourrait aggraver la situation en Tunisie. “Les indicateurs économiques sont le tableau de bord pour les investisseurs tunisiens et étrangers, d’une part, et les bailleurs de fonds d’une autre part. Ils aident aussi à concevoir les réformes structurelles qui doivent être mises en place le plus tôt possible”, a-t-il dit.
“En l’absence de ces indicateurs, aucune décision ne peut être prise, aussi bien par les investisseurs que par les autorités”. Et de réitérer: “nous souffrons en Tunisie de grandes difficultés, notamment la non clarté de la vision, et avec cette situation, les problèmes se compliqueront davantage, en cette conjoncture très délicate où nous nous apprêtons à lancer des discussions avec le FMI, pour recevoir un nouvel appui financier”.