Plusieurs économies de la région MENA dont la Tunisie seront ” concrètement affectées ” par le conflit en Ukraine, dans la mesure où ils restent dépendants aux importations alimentaires, en particulier le blé et les céréales. C’est ce qu’estime le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Férid Belhaj.
La crise devrait perturber les chaînes d’approvisionnement des céréales et des oléagineux, augmenter les prix des aliments, et faire monter en flèche les coûts de la production agricole nationale, affirme-t-il.
Selon lui, la hausse des coûts des intrants agricoles pour les céréales entraînera une diminution de leur utilisation, particulièrement pour les petits exploitants agricoles et par conséquent, une baisse du rendement et des revenus.
Cela aura des conséquences préjudiciables sur leur subsistance, particulièrement pour les petits agriculteurs.
Dans ce contexte, le responsable fait savoir que son institution suit de très près la situation et qu’elle se tient prête à ” répondre avec tous les instruments à notre disposition, en fonction de la nature des vulnérabilités constatées au niveau de chaque pays”.
Il a ajouté que “la Banque mondiale est disposée à intensifier son soutien à la production et à la commercialisation agroalimentaire nationale, à la gestion du risque agricole et à la gestion des réserves alimentaires dans les pays subissant des chocs à ce niveau, que ce soit par une hausse des coûts de l’énergie et des engrais, ou par une combinaison des deux dans certains pays de la région comme la Tunisie”.
D’autre part, Férid Belhaj souligne que son institution compte également élargir les programmes de protection sociale axés sur la nutrition dans certains pays en s’appuyant sur le travail réalisé depuis 2020, dans le contexte de la réponse à la pandémie de COVID-19.
Et de rappeler l’engagement de la Banque à continuer à fournir une aide technique et analytique étroite et ciblée, particulièrement dans les pays les plus durement touchés, sur des questions concernant la durabilité budgétaire, la réforme des subventions, la sécurité alimentaire, le suivi des échanges et la gestion du risque agricole.