La politique d’austérité proposée par le Fonds monétaire internationale (FMI) pour alléger l’endettement public de la Tunisie n’est pas la véritable solution. C’est en tout cas ce qu’estime la directrice des programmes de la Fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), Imen Chérif, qui intervenait, lundi 14 mars 2022, lors d’une conférence sur ” La Tunisie dans la spirale de l’endettement et l’austérité “.
Se référant à une étude réalisée par sa fondation, Chérif a souligné que le programme d’austérité du FMI, qui prévoit la révision de la masse salariale, la levée progressive de la subvention et la réforme des entreprises publiques permettra certes d’alléger l’endettement public pour atteindre 86% du Produit intérieur brut (PIB) en 2025, mais il aggravera par ailleurs la crise socioéconomique dans le pays. Dans un scénario contraire (absence du programme d’austérité), le taux d’endettement de la Tunisie serait de l’ordre de 99% à l’horizon 2025, a-t-elle ajouté
“En comparant les résultats de deux scénarios (austérité ou absence d’austérité), nous constatons que les risques socioéconomiques issus d’un tel programme d’austérité sont beaucoup plus importants que la réduction des dettes”, a-t-elle souligné.
De son côté, la directrice exécutive de l’Organisation non gouvernementale “Al Bawsala”, Salma Jrad, a appelé à penser à des alternatives pour alléger la dette publique de la Tunisie, en mettant l’accent sur la justice fiscale, qui permet de miser sur les ressources propres du pays.
Elle a également critiqué la question de désengagement de l’Etat, mettant en exergue l’impact d’une telle politique sur les droits essentiels du Tunisien à bénéficier de services de qualité, notamment ceux de la santé et de l’éducation.