Les banques tunisiennes ont conforté leur coopération avec les banques arabes via un partenariat en vue d’un meilleur échange d’expertise professionnelle. Outre leur adhésion au Centre de médiation et d’arbitrage inter arabe.
Deux conventions de partenariat ont été signées entre l’Union des banques arabes (UBA) et l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF).
Wissam Fattouh, SG d’UBA, et Mohamed Agrebi, président de l’APTBEF ont paraphé les deux actes, en présence de Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Les deux institutions franchissent ainsi deux nouveaux jalons de coopération qui les rapprocheraient davantage au plan professionnel pouvant les conduire, demain, vers une dynamique d’intégration.
Un meilleur déploiement de l’Union des banques arabes
Wissam Fattouh poursuit son effort d’expansion de l’Union des banques arabes. Il annonce que l’Union va bientôt s’implanter à Ryad en Arabie Saoudite ainsi qu’auprès du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). De la sorte, toutes les places bancaires arabes vont se retrouver connectées via le réseau de l’UBA.
Et au plan mondial, l’UBA poursuit ses partenariats avec les institutions internationales. Elle a ainsi rejoint le Conseil économique et social de l’ONU. Sa relation avec le FMI est bel et bien actée. L’UBA souhaite être une passerelle avec les places bancaires arabes et les places internationales les plus développées. C’est une bonne politique d’émancipation professionnelle pour assurer des prestations bancaires aux entreprises qui soient au diapason des meilleures conditions et des tarifs les plus compétitifs.
Dans cette perspective, le partenariat signé entre l’UBA et l’APTBEF en matière d’échange d’expertise prend tout son sens. De même que le rappelait Mohamed El Agrebi, plus de rapprochement entre les deux institutions peut servir de levier au service des deux priorités du moment que sont la diversité et le financement du développement durable.
Cependant, le gouverneur de la BCT rappellera qu’en matière de diversité, la profession est bien avancée. Et d’ajouter avec pertinence qu’il ne s’agit pas d’un simple objectif de parité. Il faut laisser cours à la libre compétition et l’affaire se réglera par le mérite.
L’extension de la cour de médiation et d’arbitrage
Le deuxième accord de partenariat concerne l’adhésion de l’APTBEF au Centre de médiation et d’arbitrage coiffé par l’UBA est de bon augure. Désormais tous les différends entre les banques arabes pourraient transiter par cette institution. C’est un signal fort aux IDE qui les rassurerait sur l’issue des litiges éventuels. Le recours à la cour de médiation est la forme la plus répandue et la plus consensuelle et donc la moins contestée en matière de règlement des différends entre banques arabes.
Faut-il rappeler que les Chambres mixtes ont toujours privilégié le recours à l’arbitrage de préférence aux voies judiciaires nationales. Toutes les institutions qui possèdent une exposition internationale favorisent régulièrement cette solution.
Aller vers de nouveaux horizons avec de meilleures pratiques
Plus de rapprochement au niveau des institutions bancaires est un facteur, à l’évidence, qui favorise l’intégration économique pan arabe. Quand bien même les atomes n’accrochent pas autant qu’on le souhaite, plus d’implications dans les structures panarabes nous serviraient cet objectif alors même que les flux d’échanges restent, pour l’instant, modestes.
Il faut espérer que ces partenariats jouent en ce sens. On peut se demander d’ailleurs si l’APTBEF avait adhéré plus tôt à la cour de médiation et d’arbitrage de l’UBA le cas de la Banque franco-tunisienne aurait connu un autre dénouement.
Quoiqu’il en soit, ce précédent n’a pas entravé ce rapprochement et on peut espérer qu’en matière d’investissement interarabes les choses aillent mieux étant donné qu’en la matière notre expérience appelle une suite. Nous avons constaté que la Tunisie a beaucoup perdu de sa superbe et que nos ambitions de faire de Tunis une place bancaire et financière, au moins régionale, ne sont même plus évoquées. Le moment est peut-être venu pour les réactiver.
Ali Abdessalam