La “Chaire Hichem Djaït pour l’histoire et les cultures de l’Islam” a été officiellement inaugurée, ce mercredi 16 mars au siège de la Faculté des Sciences humaines et sociales de Tunis.
Cette Chaire est fondée par la Chaire de l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, en partenariat avec l’Université de Tunis, en l’honneur du grand islamologue et spécialiste du monde arabo-musulman Hichem Djaït.
Cet intellectuel et figure éminente de la scène culturelle et académique tunisienne est décédé, le mardi 1er juin 2021 à l’âge de 86 ans. La création d’une Chaire portant son nom fait suite à l’hommage qui lui a été rendu au le 4 avril 2018, par les deux institutions partenaires.
A l’occasion du lancement de la Chaire, une cérémonie officielle a eu lieu en présence notamment de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Ketat Guermazi, du président de l’Université de Tunis, Habib Sidhom, du directeur général de l’Institut du monde arabe, Moojeb El Zehrani, et du directeur de la Chaire, Tayeb Ould Aroussi.
L’évènement a été également marqué par la présence d’une élite d’intellectuels, de journalistes et de chercheurs parmi les jeunes étudiants et les professeurs dont les interventions ont porté sur les œuvres du Professeur Djaït.
Le président de l’Université de Tunis a annoncé la création de bourses de recherches, en France ou en Allemagne, au profit des étudiants dont le sujet de recherche s’intéresse à l’œuvre ou à la personnalité de feu Djaït.
Dans son intervention, la ministre des Affaires culturelles a évoqué l’œuvre d’un grand intellectuel qui était imprégné de la pensée d’Ibn Khaldoun et son apport considérable dans le développement d’une pensée libératrice.
Feu Djaït a toujours été habité par un esprit critique tout en se référant à des théories et des arguments scientifiques, a encore dit la ministre.
Cette ancienne de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis, est revenue sur ses souvenirs alors qu’elle était encore étudiante préparant sa thèse de doctorat en histoire et anthropologie, sous l’encadrement du Professeur Djaiet.
Le directeur général de l’Institut du monde arabe, a fait savoir que son institution poursuivra son soutien à la Chaire Hichem Djaït pour l’histoire et les cultures de l’Islam” à travers l’organisation de conférences et séminaires autour de l’œuvre du penseur disparu.
Cette initiative est ” en mémoire du professeur Hichem Djaït, islamologue et spécialiste du monde arabo-musulman qui a enseigné l’histoire du Moyen Age à l’université de Tunis dans les années 1970, en reconnaissance pour ce qu’il a représenté tout au long de son parcours académique, et pour les travaux qu’il a menés à l’université de Tunis en termes d’enseignement, de formation et de recherche “, lit- on sur le site de l’IMA.
Un des meilleurs spécialistes de l’histoire islamique médiévale, feu Djaït est l’auteur de plusieurs ouvrages dont La Grande Discorde. Religion et politique dans l’Islam des origines (Gallimard, 1989), Al-Kûfa. Naissance de la ville islamique (Editions G.-P. Maisonneuve et Larose, 1986) et La Révélation, le Coran et la prophétie (en arabe, Beyrouth, 1999).
Membre de plusieurs commissions internationales, il mène une réflexion sur l’entrée du monde arabo-musulman dans la modernité et sur les rapports entre l’Orient et l’Occident. Il a publié L’Europe et l’islam (Seuil, 1978), La personnalité arabo-musulmane et le devenir arabe (en arabe, Beyrouth, 1990), La crise de la culture islamique (Fayard, 2004) et La vie de Muhammad en trois tomes (Fayard, 2007, 2008 et 2012).
Professeur émérite des universités, il a enseigné notamment à l’Université de Tunis, au Collège de France et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales.
Membre du conseil scientifique de la Fondation tunisienne pour la traduction, l’établissement des textes et les études et membre de l’Académie européenne des sciences et des arts, il a présidé l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts ” Beit el-Hikma” entre le 2012 et 2015.