Le projet de la zone franche de Ben Guerdane, qui sera érigée à 11 km du passage frontalier de Ras Jedir et 22 km de la ville de Ben Guerdane sur une superficie de 1,5 million de m2, figure parmi les projets prioritaires du plan quinquennal de développement 2021-2025 et permettra d’insuffler une véritable dynamique économique dans toute la région du sud tunisien.
Selon Montassar Jarray, directeur central à l’Unité de suivi des projets d’investissement relevant de l’Office du commerce de la Tunisie (OCT), ” cette zone franche ambitionne de créer un portail commercial et logistique entre l’Afrique et les marchés européens et asiatiques, via la Libye, en attirant les investissements et les grandes entreprises internationales opérant dans les domaines du commerce international et les services logistiques, ce qui contribuera à créer plus de 9000 postes d’emploi permanents “.
La zone comprendra trois composantes: commerciale (espaces dédiés aux opérations d’export-import, locaux des opérateurs et commerçants), logistique (stockage, transport…) et de service (administration, services publics).
Jarray souligne que l’OCT œuvre à finaliser le raccordement de la zone aux différents réseaux, faisant savoir que les travaux de raccordement ont atteint un taux d’avancement de 95% aux réseaux d’eau potable, 80% au réseau électrique et 60% au réseau routier.
Le raccordement aux réseaux d’assainissement accuse, cependant, un certain retard en raison des autorisations exigées par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement.
L’Office a, également, finalisé la phase des études techniques, financières et fonctionnelles relatives à la première tranche du projet et se penche actuellement sur le volet institutionnel à travers la création d’une société de gestion à laquelle sera confiée la gestion de la zone franche.
Le projet de la zone franche de Ben Guerdane offrira, par ailleurs, aux acteurs économiques plusieurs avantages; à l’instar de l’accès à la propriété pour les étrangers, la liberté de transfert des bénéfices, des exonérations fiscales, un guichet unique de création d’entreprises, ce qui garantira des coûts d’investissements très compétitifs.
Jarray indique par ailleurs que de cette zone constituera une destination pour le tourisme de shopping et permettra de rapprocher les services et les marchandises (services sanitaires, médicaments, fruits…) aux citoyens libyens et tunisiens.
Cette zone constituera aussi une artère logistique importante pour la région de Ben Guerdane historiquement connue par sa dynamique commerciale étant située entre trois zones maritimes importantes à savoir Misrata (Libye), Sfax et Zarzis (Tunisie).
Pour sa part, Jihad Neji, activiste de la société civile à Ben Guerdane, a affirmé que les habitants de la région ont réagi très favorablement à l’idée d’installer une zone de libre échange dans leur région, vu l’importance de cet espace commercial et logistique qui constituera une locomotive pour le développement du sud tunisien.
Il a formulé l’espoir de voir le siège de la société de gestion de la zone en question installé dans la ville de Ben Guerdane pour rompre avec la centralisation et consacrer le principe de discrimination positive au profit des régions marginalisées.
Il a déclaré que la société civile appelle, par ailleurs, le ministère du Commerce à confié la direction de la société de gestion à l’une des compétences de la région étant donné ses spécificités sociales, indiquant que l’ensemble de ces revendications ainsi que l’opposition à la trajectoire actuelle de la route périphérique qui reliera la zone franche au port de Zarzis feront l’objet d’une correspondance qui sera adressée dans les jours qui viennent au président de la République, au ministre du commerce et au gouverneur de Médenine.