En cette période où la filière céréalière connaît une grave crise en raison des difficultés rencontrées pour approvisionner le pays en blé tendre importé, des industriels dans l’agroalimentaire et des experts ont pointé du doigt les deux principaux fléaux qui gangrènent le secteur. Il s’agit des pertes de production générées par la vétusté des équipements de moisson et le gaspillage du pain.

Selon Kamel Belkhiria, président du groupe agroalimentaire « La Rose blanche », cité dans une interview accordée à un magazine de la place, il y a beaucoup de pertes pendant la moisson. Il a ajouté que «la vétusté des machines et leur inadaptation au relief nous font perdre une bonne partie de notre production de céréales qui peut atteindre jusqu’à 12%. Cela veut dire que quand une moissonneuse-batteuse passe, elle laisse derrière elle sur le sol 12% de ce qu’elle moissonne. C’est énorme. Sur 10 millions de quintaux, 1,2 million de quintaux sont ainsi gaspillés. Aux Etats-Unis, en Europe, en Russie, ce genre de pertes ne dépasse pas 1%».

Vient ensuite le gaspillage du pain confectionné à partir de la farine, produit dérivé du blé tendre importé en devises. D’après le directeur général de l’Institut national de consommation (INC), Mourad Ben Hassine, qui s’exprimait sur les ondes d’une radio privée, chaque année 113 000 tonnes sont gaspillées, ce qui équivaut à 900 000 unités de pains jetées par an, voire à 51% de la production nationale en blé tendre.

Commentant ces pertes et leur impact, la FAO estime que « lorsque des aliments sont perdus, jetés ou gaspillés, toutes les ressources naturelles utilisées pour les produire, les transformer, les conditionner, les transporter et les commercialiser sont également gâchées. Cela aggrave aussi la pénurie de l’eau, des ressources en sols, des intrants notamment en semences, en fertilisants, le manque à gagner est alors importé en devises ».

La solution, c’est-à-dire la réduction des gaspillages, réside, selon les experts dans l’organisation de campagnes de sensibilisation : radio, télévision, panneaux sur les routes, courrier, journaux, interventions de terrains.… Ceci sans oublier que la qualité du pain reste à améliorer pour qu’il soit consommable sur 3 à 5 jours, recyclage des quantités perdues et d’autres interventions sont à programmer avec les institutions concernées.

A bon entendeur.

ABS