Les médicaments génériques présentent près de 73% des médicaments produits sur le marché local et sont considérés comme des produits de qualité grâce à la compétence de de nos pharmaciens, de nos établissements de contrôle ainsi qu’à notre législation. C’est ce qu’affirme Ali Bsila, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens de Tunisie (CNOPT), lors d’un colloque organisé vendredi 25 mars 2022 par le Forum médical de Réalité et l’Association tunisienne des médicaments générique sur ” l’industrie pharmaceutique tunisienne : quels enseignements de la Crise Covid19 ? “.
Selon Bsila, l’industrie pharmaceutique en Tunisie est un secteur stratégique qui fournit près des deux tiers des médicaments au marché et près de 50% de sa valeur.
Cette industrie est passée de la production pour le marché local jusqu’à l’exportation des médicaments mais aussi des compétences vers des pays et l’implantation d’unité de production dans plusieurs pays africains, selon Bsila.
Taieb Zahar, président du Forum Médical Réalité, estime qu’après deux années de pandémie Covid19, ” il fallait prendre le temps de réfléchir sur son impact sur le système de santé de notre pays pour en tirer les enseignements nécessaires, d’où le thème de ce troisième forum “.
Il s’agit, selon la même source, d’un thème qui tombe à pic en raison notamment du manque de disponibilité de médicaments dans les officines et les hôpitaux.
” L’objectif est de débattre de toutes les problématiques du secteur sans langue de bois, sans concession et sans animosité aucune tout en étant positif et en n’ayant comme finalité que l’intérêt du pays et de l’industrie pharmaceutique tunisienne “, a-t-il ajouté.
Zahar ajoutera que la crise sanitaire de la Covid-19 a démontré l’importance de l’industrie pharmaceutique nationale pour faire face à cette terrible épidémie. En assurant notamment plus de 60% de nos besoins en médicaments, l’industrie pharmaceutique a contribué à garantir la sécurité sanitaire du pays.
Zahar a tenu à souligner que l’industrie pharmaceutique est confrontée à une crise structurelle sans précédents: hausse des prix des matières premières, raréfaction de ces même matières, crise du COVID qui a perturbé les importations et les exportations…
” Notre pays fait partie des pays africains qui peuvent se doter d’une industrie pharmaceutique développées et à haute valeur ajoutée mais pour ce faire, nous avons besoin de décideurs qui prennent de bonnes décisions et non de ministres qui ne font que passer sans avoir le temps de cerner les problèmes “, a-t-il regretté.
Le président de l’Association Tunisienne des Médicaments Génériques ” ATMG “, Nabil Saied, annonce pour sa part la signature d’une convention avec le doyen de la Faculté de pharmacie pour le développement d’un programme de formation qui permettra aux pharmaciens d’accéder à de nouveaux métiers.
” La pandémie Covid-19 nous a fait beaucoup de mal certes, mais a montré que la profession pharmaceutique en général et que la chaine pharmaceutique notamment, le système de distribution des médicaments, était efficace “, a-t-il ajouté.
Il appelle les autorités de tutelle à aider les industries pharmaceutiques à développer leurs exportations notamment vers des pays européens. ” Nous avons besoin de volonté politique afin de faire avancer la commercialisation des médicaments locaux dans des marchés internationaux “, a-t-il souligné.