Dans le cadre de l’élaboration d’un programme national de promotion des industries culturelles et créatives, le ministère des Affaires culturelles, avec l’appui du Programme d’Appui au Secteur de la Culture en Tunisie (PACT) à travers le projet ” Tfanen-Tunisie Créative ” (financé par l’Union européenne), a mené une étude sur les industries culturelles et créatives en Tunisie.
Cette étude s’appuie sur une méthodologie participative qui assure l’inclusion de tous les acteurs des différents domaines du secteur culturel et créatif (arts plastiques, musique, théâtre, cinéma, livre et édition, audiovisuel, jeux électroniques, design, publicité, photographie, médias, ….) .
La conférence-débat intitulée ” Quel soutien aux industries culturelles en Tunisie ? organisée mardi au Baron d’Erlanger, a été une occasion pour présenter dans le cadre de l’Initiative Services Publics (ISP), la ” Feuille de route pour le développement des industries culturelles et créatives (ICC) en Tunisie”, réalisée par le cabinet de conseils Matine Consulting, dans le cadre de la mission du Programme Tfanen Tunisie créative mené pour le compte du ministère des Affaires culturelles.
Cette mission propose un cadre stratégique et opérationnel pour développer les ICC, en faire un moteur économique qui s’appuie sur les sous-secteurs de la culture et créer des emplois.
Cette feuille de route a été présentée et débattue mardi matin au Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes ” Ennejma Ezzahra ” à Sidi Bou Saïd, en présence d’un groupe de responsables du Ministère des Affaires Culturelles et de plusieurs acteurs et militants du milieu culturel.
La feuille de route proposée pour le développement des industries culturelles et créatives en Tunisie était basée sur des données récentes émises sur l’importance du secteur, le taux d’emploi dans chaque spécialisation.
Présentant les résultats de cette étude, Wissem Ghorbel, représentant de l’équipe d’experts, a indiqué que l’étude a commencé par fixer un premier objectif, qui est de comprendre les représentations du secteur culturel et des branches qui en émanent, ajoutant “Nous avons diagnostiqué la réalité d’une des branches culturelles et réalisé des statistiques précises. Pour déterminer le nombre d’entreprises actives dans le secteur culturel et pour déterminer les domaines d’emplois formels et informels et l’ampleur de leur contribution au PIB, il a souligné que l’étude a porté sur la nécessité de soutenir l’investissement culturel d’une part, et en même temps de travailler sur l’investissement dans les industries créatives pour promouvoir la culture tunisienne”.
Il a indiqué que la feuille de route comprend 108 activités, notant que l’étude avait été approuvée et est maintenant en cours d’achèvement.
Il a déclaré que la feuille de route sera mise en œuvre à court terme jusqu’à l’année 2025, et que sa mise en œuvre à moyen et long terme est prévue jusqu’aux alentours de 2035.
Wissam Ghorbal a parlé de nombreuses dispositions qui devraient être prises en considération et réformées, y compris ce qui est garanti à l’Etat sous forme de législation, expliquant que l’Etat est tenu de mettre à jour les lois pour être plus compatibles avec la réalité et l’avenir des industries culturelles.
Il a appelé à œuvrer pour garantir que les industries culturelles ne soient pas seulement soutenues par l’Etat, mais que l’investissement dans la culture soit faisable et attire les investisseurs privés.
Il a indiqué que l’étude s’appuie sur un inventaire de toutes les professions en Tunisie, d’où 1 200 professions recensées dans tous les secteurs, dont 200 n’existent pas. Il a appelé à accorder plus d’attention aux programmes d’enseignement et de formation dans les établissements d’enseignement et universitaires et les centres de formation.