Le Parquet près le Pôle judiciaire de la lutte antiterroriste a ouvert une enquête suite à l’annonce de la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’avoir réussi à repousser une cyberattaque visant son système d’information.
Le premier juge d’instruction du Pôle judiciaire antiterroriste a été saisi de l’enquête, indique, lundi 11 avril 2022, le bureau de communication du Tribunal de première instance de Tunis, qui précise également que les investigations sont toujours en cours.
L’enquête a été ouverte sur la base des dispositions de la loi antiterroriste, sur fond “d’adhésion volontaire à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire de la République, à quelque titre que ce soit, dans une organisation ou entente terroriste en rapport avec des infractions terroristes et la constitution d’organisation et d’une entente en rapport avec les infractions terroristes et l’incitation à tout cela”.
Les auteurs présumés de la cyberattaque doivent répondre également “d’atteinte aux systèmes informatiques ou aux services publics par quelque moyen que ce soit, aux équipements, aux moyens de transport ou infrastructure, aux sites électroniques et la fourniture de documents et images au profit d’une organisation ou entente terroriste en rapport avec les infractions terroristes prévues à l’article 14 de la même loi antiterroriste”, ajoute la même source.
Un autre motif à l’appui de l’ouverture de cette enquête, la tentative de “divulguer, fournir ou publier, directement ou indirectement, par tout moyen, des informations au profit d’une organisation ou entente terroriste ou des personnes en rapport avec les infractions terroristes prévues par la présente loi, pour aider à commettre ou dissimuler ces infractions ou en tirer profit ou assurer l’impunité de ses auteurs”.
Outre les griefs avancés, le communiqué évoque “l’accès illégal et intentionnel à la totalité ou une partie du système de logiciels ou des données informatiques et l’altération ainsi que la destruction des données s’y trouvant et la tentative d’apporter par quelque forme que ce soit des modifications au contenu des documents informatiques et électroniques”.
Selon le parquet, lesdites infractions ont un caractère “transnational” et sont ainsi régies par la même loi de 2015 telle que modifiée en 2019.
Le 24 mars dernier, rappelle-t-on, la BCT avait annoncé avoir réussi à repousser une cyberattaque ciblant son système de sécurité informatique. Menée le 23 mars, l’attaque a été déjouée grâce aux efforts des services de la Banque centrale et de l’Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI), insiste la BCT dans un communiqué publié à cet effet, assurant que “les données de système d’information n’ont pas été endommagées”, faisant état en revanche de “quelques troubles et perturbations” enregistrées au niveau de quelques-unes de ses activités, dont l’accès au site web officiel.