7,2% d’inflation contre (+6,2%) durant le premier trimestre 2021, un taux de chômage de 18,4%, un taux supérieur aux 17% à cause desquels il y a eu renversement du régime Ben Ali. Encore heureux que les exportations aient réalisé une progression de 26,2% par rapport au premier trimestre 2021 atteignant 14,082 milliards de dinars contre 11,162 milliards de dinars en 2021.
Plus de 26% de progression des exportations mais aussi +29,2% pour les importations. A voir le discours du ministre du Commerce, assurant que son ministère observera une politique de réduction des importations, nous nous attendions à ce que le premier trimestre 2022 soit moins « importateur » que celui de 2021, même s’il est vrai que l’énergie y occupe la place importante. Reste les biens de consommation qui progressent de 12,8% et ceux des équipements de +9,5%. Dans un pays qui vit le stress des réserves en devises ?
4,304 milliards de dinars de déficit commercial pour le premier trimestre 2022, un chiffre effarant pour un pays qui n’arrive pas à trouver les ressources pour boucler le budget de l’Etat 2022. La Tunisie a creusé son déficit commercial essentiellement avec la Chine (-2,010 milliards de dinars) et la Turquie (-1,357 milliards de dinars).
Parmi les produits importés, il y aurait même des fleurs en plastique ! No comment !
Pour rappel, le ministère du Commerce a aussi assuré être déterminé à réduire les importations turques, un pays féroce s’agissant de la protection de son marché et interventionniste pour ce qui de pays tiers comme la Tunisie que le « Sultan Erdogan » considère comme son fief.
Pour pallier son incapacité de subvenir à ses besoins énergétiques pour les mois à venir, la Tunisie s’endette de nouveau, contractant cette fois-ci un prêt de 700 millions de $ auprès de la banque africaine Afreximbank. «Ce prêt ira probablement à la couverture de nos besoins en énergie et en céréales pour les deux mois à venir», nous explique un haut fonctionnaire. Et alors que des experts économiques s’étonnent de la non-publication des données sur l’exécution du budget 2021 par le ministère des Finances, on assure côté ministère que la publication des données sera un peu décalée mais qu’elle se fera.
Dans l’attente et depuis le mois de novembre 2021, nous ne pouvons pas suivre les indicateurs macroéconomiques tels ceux se rapportant aux recettes fiscales et non fiscales, aux rémunérations publiques, au service de la dette et au déficit budgétaire.
A ceux qui estiment que l’absence d’informations sur le budget visent à camoufler l’incapacité de l’Etat à honorer ses engagements envers les entreprises publiques et privés, la réponse du ministère des Finances est : « Le budget 2021 a été bouclé, nous n’y revenons plus ; et l’Etat est en train d’honorer ses dettes envers ses créanciers, qu’ils soient publics ou privé ».
Il paraît que l’Etat vient tout juste de démarrer le processus de paiement des entreprises privées, notamment par le mécanisme des BTA (Bons de trésor assimilables). Il s’agit de couvrir les dettes des ministères et ceux de Tunisie Autoroutes. Pour rappel, aux dernières informations, rien qu’au secteur du BTP, l’Etat lui doit 600 millions de dinars.
« Je suis sûr que les ministère qui disposent du système ADEB (Système d’aide à la décision budgétaire) honoreront leurs dettes. Le problème se pose au niveau des entreprises publiques. En tant que Fédération du BTP, nous déploierons plus d’efforts pour que les entreprises récupèrent leurs dus. Il s’agit de leur survie dans une situation de grande crise », promet Jamel Ksibi.
L’insolvabilité de l’Etat auprès du secteur privé augmente les risques de faillite des entreprises et l’augmentation du nombre de chômeurs.
Amel Belhadj Ali