Le réseau Tunisie Verte se dit étonné du comportement des autorités tunisiennes, qui ont autorisé le navire Xelo d’accéder aux eaux territoriales tunisiennes, le 4 avril 2022, afin d’effectuer les réparations nécessaires dans le port de Sfax sans vérifier la véracité de ses documents, malgré les soupçons qui planent autour de lui, en rapport avec le non-respect des procédures de sécurité, étant donné que ledit navire a fait objet de saisie à maintes reprises.
Dans un communiqué publié, mardi 19 avril, le Réseau, qui regroupe plus de 100 ONG actives, pointe du doigt aussi l’absence de certificats de sécurité de Xelo, ajoutant que le seul certificat valable, ” comme par hasard “, est celui de l’assurance du navire, dont la validité prend fin le 26 avril 2022.
Dans ce contexte, le Réseau appelle les autorités à déterminer les différentes responsabilités et à informer régulièrement le public de toutes les données sur les causes de cet accident ; et à évaluer les dommages potentiels sur le milieu marin et côtier. Il s’agit également de procéder aux analyses nécessaires des eaux du golfe de Gabès, selon un protocole scientifique qui identifie les marrées noires éventuelles, préconise encore la même source.
Il souligne l’impératif d’informer l’opinion publique du déroulement des affaires judiciaires qui seront engagées et de l’indemnisation de l’Etat tunisien conformément aux accords internationaux ; ainsi que de l’évolution de la situation environnementale dans le golfe de Gabès et des moyens à adopter pour limiter les répercussions.
L’Organisation pour la préservation de l’environnement a appelé également le ministère de l’Environnement à la révision de la loi n° 1996-29 du 3 avril 1996, relative à la création d’un Plan national d’urgence de prévention des pollutions marines, à travers la mise à jour de ce Plan et la révision de sa composition.
Elle recommande aussi de promulguer, en urgence, la stratégie nationale de lutte contre les catastrophes et de ratifier le protocole de Madrid, septième Protocole facultatif à la Convention de Barcelone relatif à la gestion intégrée des zones côtières, qui permettra de compléter le cadre juridique lié à la lutte contre la pollution en Méditerranée.
A rappeler que le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette en Egypte et qui se dirigeait vers Malte, avec à son bord 750 tonnes de gasoil, a coulé samedi 16 courant dans les eaux territoriales tunisiennes.
Des barrières antipollution sur un périmètre de 200 mètres autour de la zone du naufrage, ont été mises en place par les autorités.