L’ancien ministre des Finances, Ali Kooli, a récemment déclaré que « Les choses vont s’améliorer en Tunisie parce que ce gouvernement a décidé d’agir », et que « certaines de ces actions ne sont pas faciles à prendre mais finiront par changer l’économie en profondeur », sans donner de détails. « Nous en verrons les fruits dans très peu de semaines ».
En effet, le président du gouvernement de l’époque, Hichem Mechichi, a renouvelé les promesses faites par les précédents Premiers ministres de réduire les dépenses de subvention, de privatiser certaines entreprises publiques « non essentielles » et de fournir davantage de financements aux jeunes entrepreneurs tunisiens, conditions exigées par le FMI pour la négociation d’un prêt qui comblera le déficit budgétaire prévu dans la loi de finance de 2021.
Les négociations en cours avec le FMI portent sur la négociation d’un troisième accord avec le FMI depuis la révolution tunisienne. En effet, en 2012, le ministre des Finances de l’époque, Elyès Fakhfakh, avait répondu favorablement aux conditionnalités du FMI pour une assistance financière qui lui avait été accordé le 7 juin 2013, sous la forme d’un accord de confirmation.
En 2016, le gouvernement de l’époque avait sollicité une deuxième assistance financière du FMI qui a été accordée le 20 mai de la même année, sous la forme d’un mécanisme élargi de crédit. Ce financement portait sur un montant équivalent à 2,9 milliards de dollars, en contrepartie d’un « programme de réformes économiques et financières », à savoir un Plan d‘ajustement structurel (PAS).
Le gouvernement avait entamé les conditionnalités douloureuses demandées, dont l’adoption par le Parlement de la loi sur l’indépendance de la Banque centrale, de la loi bancaire et de la loi sur les faillites en avril 2016, en tant qu’actions préalables exigées par le FMI, avant de négocier l’accord.
Par la suite, le FMI a continué à conditionner les versements des tranches en contrepartie de l’implémentation des réformes, dont les trois conditionnalités phares : la réforme du climat des affaires, la politique de change, les subventions alimentaires.
Ainsi, le « programme de réformes économiques et financières », présenté par le gouvernement de l’époque, n’est pas sans rappeler certaines des conditionnalités requises dans le cadre de l’accord de 2016, exigées par le FMI mais pour lesquelles des réticences de la part des autorités tunisiennes ont entraîné une suspension ou un retard dans l’implémentation.
Source :
Observatoire Tunisien de l’Economie
Auteurs :
Imen Louati, PhD, Reseach Officer Community Field Coordinator, et Chafik Ben Rouine, Head of Statistics & Quantitative Research, se proposent, dans ce briefing paper, de présenter une évaluation de l’une de ces réformes entamées depuis 2016, à savoir la dévaluation du dinar tunisien.
Et cette dévaluation a eu un impact significatif sur les réserves en devises, le déficit commercial, le service de la dette, l’inflation et les entreprises publiques.