L’Institut Chandler de la Gouvernance (the Chandler Institute of Governance) vient de lancer, à partir de Singapour, la deuxième édition de son rapport annuel sur l’état de la gouvernance mondiale dans 104 pays qui totalisent environ 90% de la population mondiale à travers son Indicateur de la Bonne Gouvernance (IBG).
Comme son nom l’indique, cet indicateur va au-delà des outils classiques d’évaluation de la gouvernance, pour évaluer l’efficacité et la résilience des gouvernements et leurs capacités d’action en temps de crise et de difficulté, à l’instar de la crise sanitaire qui a frappé tous les pays sans exception, mais dont les effets ont varié d’un pays à un autre.
Il s’agit de l’indicateur le plus complet en ce sens qu’il évalue la qualité de l’action gouvernementale sur plusieurs aspects.
L’IBG est fondé sur sept piliers qui se déclinent en 34 sous indicateurs. Ces piliers sont :
- institutions fortes,
- politiques et lois robustes,
- leadership et capacité d’anticipation,
- gestion des finances publiques,
- attractivité du marché local,
- réputation et influence mondiale,
- capacité de favoriser l’ascension des populations.
L’IBG est un outil pratique à tous les gouvernements, en ce sens qu’il leur permet de comprendre leurs capacités et leurs efficacités et de les comparer aux autres pays.
Il s’agit d’un indicateur composite calculé sur la base d’un ensemble de données et d’appréciation de praticiens. L’Institut Chandler pour la Gouvernance, basé à Singapour et qui opère dans le monde entier, présente cet indicateur, comme étant un outil neutre non partisan, avec un objectif unique d’aider les gouvernements à mesurer leurs capacités et partant leur résilience surtout en temps de crise.
L’indicateur a permis de révéler d’après les résultats de la présente édition que les gouvernements les mieux classés sont ceux qui ont fait preuve de bonne gestion de la crise pandémique.
Comment se situe la Tunisie ?
Avec un score de 0,425 sur 1, la Tunisie est classée au rang 72 sur 104 pays. Comparée aux pays de la région, la Tunisie se trouve derrière le Maroc et la Jordanie qui sont respectivement classés au rang 64 et 68 avec des scores de 0,481 et 0,459, mais elle précède d’un point l’Egypte (0,418 et 73 classement) et devance des pays comme l’Algérie, 88ème et le Liban 95ème.
L’analyse des scores obtenus par ces mêmes pays dans les sept piliers qui servent de base pour le calcul du score est assez pertinente et révélatrice des faiblesses et forces de chaque pays.
Le Maroc obtient le score le plus élevé (0,62) dans le plier “Attractivité du marché local“, ce qui constitue un score honorable qui le place sur ce thème précis parmi les pays développés.
La Jordanie et le Liban obtiennent également leurs scores les plus élevés dans ce même thème, avec 0,54 pour le Liban et 0,53 pour l’Egypte.
Comparée à ces pays, la Tunisie est mal lotie sur ce thème avec un score qui la classe au rang 94, c’est-à-dire au sein des dix derniers pays au mode dans “l’attractivité du marché local“. La Tunisie obtient son second mauvais classement dans le thème “Gestion des Finances publiques’’ avec rang 83 et son troisième mauvais classement (77ème) sur 104 dans le thème ‘’Réputation et Influence Mondiale“. Son meilleur classement qui est de 62, la Tunisie l’obtient dans le thème “Capacités de favoriser l’ascension des populations“.
L’analyse de ces données montre bien la pertinence de cet indicateur dans la restitution de la réalité des pays arabes. Cet indicateur parvient à chiffrer le constat et l’impression qui prévalent dans la région sur chacun de ces thèmes.
C’est ainsi qu’on constate que le Maroc et la Jordanie qui excellent relativement bien dans leurs scores dans bien de thèmes tels que “l’attractivité du Marché local“ ou aussi “la Robustesse des Lois et des Politiques“ ou aussi “La Réputation et l’Influence Mondiale“ ne font pas bien dans le thème “Institutions Fortes“ où les deux pays obtiennent un score faible de 0,33 qui les place au rang 81 mondialement.
L’initiateur de cet indicateur, en l’occurrence “The Chandler Institute of Governance“, qui est réputé pour sa rigueur et son sérieux n’a pas tort de présenter cet indicateur comme étant un outil de travail pour les praticiens qui veulent comprendre leurs forces et leurs faiblesses et agir en conséquence.