La flexibilité du taux de change est le régime recommandé par le FMI. En Tunisie, le changement de régime de change a été imposé par le FMI comme une mesure structurelle dans sa première lettre d’intention en mai 2013, avec l’abandon de la fixation du taux de change via un panier de devises en faveur d’un taux de change flexible.
Or, il fut un temps où la Banque centrale de Tunisie (BCT) « avait pour mission générale de défendre la valeur de la monnaie et de veiller à sa stabilité » en optant à l’époque pour un régime de change encadré afin d’ajuster la valeur du dinar par rapport à l’euro principalement et du dollar ce qui donnait un pouvoir discrétionnaire très fort à la BCT stabiliser au mieux le dinar. Ce rôle a changé depuis 2016.
En effet, suite à l’exigence du FMI, dans le cadre des conditionnalités préalables à l’accord au titre du mécanisme élargi de crédit en 2016, pour que la BCT libère totalement le flux de capitaux et plus particulièrement les sorties de capitaux à court terme, celle-ci s’est vu obligé d’abandonner sa politique de change encadrée et de céder la maitrise du taux de change du dinar aux forces du marché. Dès le vote de la loi sur l’indépendance de la BCT en avril 2016, le taux de change entre le dinar tunisien et le dollar a chuté.
Le FMI, tout au long des revues dans le cadre du prêt de 2016, a imposé à maintes reprises la dévaluation du dinar tunisien, avec des impacts conséquents.
Cette analyse se concentrera donc spécifiquement sur les impacts de la dévaluation relativement prolongée du dinar allant de 2016 à 2018 (voir figure 1).
Voir la figure (http://economie-tunisie.org/fr/observatoire/fmi-impact-devaluation-dinar-tunisie)
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Source: Observatoire Tunisien de l’Economie
Auteurs :
Imen Louati, PhD, Reseach Officer Community Field Coordinator, et Chafik Ben Rouine, Head of Statistics & Quantitative Research, se proposent, dans ce briefing paper, de présenter une évaluation de l’une de ces réformes entamées depuis 2016, à savoir la dévaluation du dinar tunisien.
Et cette dévaluation a eu un impact significatif sur les réserves en devises, le déficit commercial, le service de la dette, l’inflation et les entreprises publiques.