Le Comité d’experts s’est réuni du 11 au 13 mai 2022 pour débattre sur des sujets techniques ayant trait au thème de ladite conférence et certaines questions statutaires de la CEA
“L’intégration régionale reste la clé de la transformation des économies fragmentées de l’Afrique”. C’est en tout cas ce que pense le directeur de la division “intégration régionale et du commerce” de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Stephen Karingi.
Exploiter les opportunités offertes par la ZLECAf
Intervenant vendredi 13 mai 2022 à la réunion du groupe d’experts organisée du 11 au 13 mai 2022 à Dakar (Sénégal) en prélude à la 54ème session de la conférence des ministres africains chargés des Finances, de la Planification et du Développement économique (COM 2022), il a souligné que les pays africains devraient exploiter les opportunités d’intégration qui se présentent dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour favoriser la relance et la transformation économique post-Covid-19 et pour renforcer la résilience du continent, afin de résister aux futurs chocs économiques.
Le manque d’infrastructures et de financement handicapent l’intégration
“En ce qui concerne l’intégration commerciale, des progrès ont été réalisés dans la stimulation du commerce intra-africain, comme l’adoption de politiques et de stratégies d’industrialisation. Mais l’Afrique continue à assurer davantage le commerce avec l’extérieur qu’avec elle-même”, déplore Karingi.
Pour lui, l’intégration et la convergence macroéconomiques sont essentielles pour accélérer le commerce intra-régional bien que l’intégration et le développement socio-économique de l’Afrique soient entravés par d’énormes lacunes en matière d’infrastructures et de financement.
Répondre aux défis de développement de l’Afrique
Lors de ce conclave, les délégués des pays africains ont affirmé que la plupart des pays du continent sont confrontés à un besoin énorme de financement pour prévoir une relance après les crises actuelles. A cet effet, les experts économiques veulent répondre de manière résiliente aux défis de développement du continent.
Nécessité de solutions novatrices
Les experts économiques et financiers réunis à Dakar ont examiné les problématiques et besoins de financement des Etats africains. Ils ont appelé les pays africains à se mobiliser afin de proposer des solutions uniques et novatrices pour combler le gap financier auquel font face les économies du continent.
Certains délégués ont plaidé pour que toute relance après la pandémie et la crise ukrainienne soit écologiquement durable. Etant donné que l’Afrique accueillera la COP 27 (du 7 au 18 novembre 2022 à Charm El-Cheikh en Egypte), le continent aura une bonne occasion de se concentrer sur la manière de réaliser une relance “verte” et de trouver des solutions durables.
Rompre le cycle de l’aide apportée uniquement par les donateurs
De son côté, la secrétaire générale adjointe de l’ONU et secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a exhorté les délégués à partager leurs expériences et leurs idées pour “rompre le cycle de l’aide apportée uniquement par les donateurs en Afrique”, soulignant que la croissance de l’Afrique doit être ” excellente, durable et inclusive”. Car la croissance, intrinsèquement liée aux prix des matières premières, “ne peut pas être la croissance de l’avenir”.
“Alors que nous examinons les gains que nous avons réalisés au cours de la dernière décennie et les gains qui ont été anéantis par la crise ukrainienne, nous pouvons repenser le type de croissance que peut avoir l’Afrique”, a-t-elle conclu.
Organisée conjointement par la CEA et le gouvernement du Sénégal, la 54ème session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (CoM2022), sur le thème “Financement de la relance de l’Afrique : Atteindre de nouveaux horizons” se tient du 11 au 17 mai 2022 à Dakar (Sénégal). Elle est marquée par une absence remarquable des représentants de la Tunisie.
Le Comité d’experts s’est réuni du 11 au 13 mai 2022 pour débattre sur des sujets techniques ayant trait au thème de ladite conférence et certaines questions statutaires de la CEA. Un certain nombre d’évènements parallèles seront également organisés, les 14 et 15 mai 2022, pour aborder des questions liées à la santé, aux infrastructures, à l’éducation, à l’action climatique et à la mobilisation des ressources à l’appui d’une relance inclusive et durable pour les pays africains. La réunion ministérielle aura lieu les 16 et 17 mai 2022.
Deux rapports phares
La CoM2022 comporte également le lancement du Rapport économique phare de la CEA sur l’Afrique (ERA), la Conférence annuelle Adebayo Adedeji de la CEA, qui porte cette année sur le rôle de l’enseignement supérieur et du développement du capital humain dans la transformation de l’Afrique et une série de discussions et le point sur la situation de l’intégration régionale, du commerce et de la ZLECAf.
Selon les organisateurs, le choix du thème de la CoM2022 a été largement influencé par le fait que les déficits de financement du développement se sont considérablement creusés depuis le déclenchement de la pandémie du Coronavirus.
Pour l’Afrique, le FMI estime que les dépenses annuelles liées aux objectifs de développement durable augmenteront de 154 milliards de dollars américains par an, en raison de la pandémie, et de 285 milliards de dollars américains supplémentaires au cours des cinq prochaines années pour assurer une réponse adéquate à la COVID-19.
Créée en 1958, la CEA est l’une des cinq commissions régionales du Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations unies. Elle a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses Etats membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.