La Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (CoM2022) a été marquée par une absence notable de représentants de la Tunisie (experts, délégués).
Les perturbations causées par la COVID-19 ont fait basculer environ 55 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté en 2020, réduisant ainsi plus de deux décennies de réduction de la pauvreté dans le continent.
C’est ce que révèle le Rapport économique sur l’Afrique pour l’année 2021, intitulé “Lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité en Afrique pendant la pandémie de COVID-19”, présenté samedi 14 mai 2022 à Dakar par les experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), à l’occasion de la tenue de la 54ème session de la conférence des ministres africains chargés des finances, de la planification et du développement économique (COM 2022) (du 11 au 17 mai 2022.
Ledit rapport souligne que “les pays africains doivent mettre en place des mesures garantissant une reprise économique durable et permettant aux personnes vulnérables de sortir le plus rapidement possible de cette situation de pauvreté”.
Les gouvernements sont confrontés au double défi de devoir protéger la santé publique et d’atténuer les effets économiques et sociaux de la pandémie, notamment sur le bien-être des ménages, ajoutent les rédacteurs du rapport.
Garantir une reprise économique durable
Pour ce faire, les gouvernements se doivent d’étendre les stratégies visant à protéger le bien-être des plus pauvres et des plus vulnérables, et de garantir une reprise économique durable et une résilience face aux futurs chocs exogènes.
L’Afrique a dépensé 2,2 milliards de dollars pour la relance budgétaire en 2020
Les auteurs du rapport plaident pour que ces stratégies impliquent un éventail de solutions pratiques, allant de l’assistance sociale immédiate à la création d’emplois à long terme, en passant par le soutien au revenu.
Selon les données de la CEA, les pays africains ont dépensé 2,2 milliards de dollars pour la relance budgétaire en 2020, comprenant l’augmentation des dépenses, le prolongement des délais de remboursement des prêts en souffrance et la réduction des impôts.
En moyenne, les dépenses budgétaires en réponse à la pandémie de COVID-19 ont doublé pour atteindre 3,3 % du produit intérieur brut (PIB).
Plus de 8% de déficit budgétaire du PIB en 2020
Le déficit budgétaire du continent a atteint un pic estimé à 8,1 % du PIB en 2020, et il faudra plusieurs années pour revenir au taux pré pandémique, ainsi que pour retrouver le ratio dette publique/PIB d’avant la pandémie.
Appel à investir dans la santé
Le rapport appelle les pays du continent africain à renforcer, à long terme, leur résilience en investissant dans la protection de la santé pour tous.
Cela permettrait non seulement d’améliorer la situation sanitaire, mais aussi de créer des millions d’emplois dans la prestation de services de santé et dans la mise en place des chaînes d’approvisionnement mondiales et régionales connexes.
Les pays africains sont également invités à mettre en place des systèmes nationaux de préparation et de réponse aux urgences sanitaires.
Selon les auteurs du rapport, ces efforts doivent tirer des enseignements de la pandémie actuelle pour contrôler la propagation des pandémies futures.
Avoir une aptitude systémique à identifier les risques
Ils requièrent une aptitude systémique à identifier les risques et à les évaluer, à mesurer la capacité nationale à répondre aux risques et à élaborer des plans détaillés de protection, de prévention, d’atténuation et de rétablissement.
Tirer parti de la ZLECAF…
Pour accroître la mobilité de la main-d’œuvre au-delà des frontières nationales, les pays africains doivent tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et d’autres initiatives à l’échelle de l’Afrique pour créer des emplois décents et réduire la pauvreté.
Il s’agit d’encourager les travailleurs à améliorer leurs compétences afin d’occuper des emplois plus productifs.
Organisée conjointement par la CEA et le gouvernement du Sénégal, la 54ème session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (CoM2022), sur le thème ” Financement de la relance de l’Afrique : Atteindre de nouveaux horizons “, se tient du 11 au 17 mai 2022 à Dakar (Sénégal).
Elle a toutefois été marquée par une absence remarquable des représentants de la Tunisie (experts, délégués…).
Alors qui a dit que la Tunisie possède de compétences à rivaliser avec l’Occident? Pourquoi notre gouvernement, qui compte désormais un ministère chargé des Finances et un autre chargé de l’Economie et de la Planification, n’a pas pu ou voulu désigner des experts à même de nous représenter à cette conférence éminemment importante? En clair, est-ce l’Afrique intéresse-t-elle, REELLEMENT, la Tunisie?
On peut en douter.