Le produit intérieur brut réel de la Tunisie, corrigé des variations saisonnières et effet de calendrier, a affiché une croissance de 2,4% en glissement annuel au premier trimestre 2022 (janvier-mars), annonce l’Institut national de la statistique (INS).
Par rapport au trimestre précédent, l’économie a progressé de 0,7%, comparable à celui enregistré un trimestre auparavant. Converti en taux de croissance annualisée, ce dernier est en ligne avec le régime de croissance de l’économie durant les dernières années, explique l’INS.
Si ces données traduisent dans l’ensemble un redressement graduel de l’activité, notamment dans un contexte marqué par des défis croissants, elles masquent néanmoins des profils sectoriels divers.
En effet, la croissance économique a surtout bénéficié, au cours du premier quart de 2022, de la poursuite de l’élan vers la normalisation de l’activité dans le secteur de l’extraction minière et également d’une amélioration perceptible dans les branches liées aux industries à caractéristiques touristiques. Alors que l’activité demeure à un rythme relativement modéré dans les industries manufacturières, elle s’est inscrite en baisse dans le secteur de la construction, rappelle l’INS, estimant que l’élément positif dans cette trajectoire est que, deux ans après, le niveau de la production réelle, en ce début de 2022, rejoint finalement celui atteint au premier trimestre 2020, juste avant la propagation de la pandémie de COVID-19.
Les statistiques de l’INS font état d’une évolution variable du rendement des différents secteurs. Ainsi, la valeur ajoutée du secteur agricole et de la pêche a augmenté de 3,3% en glissement annuel.
S’agissant des industries manufacturières, la valeur ajoutée a progressé de 10,8% pour le secteur du textile-habillement-cuir-chaussure, de 9,6% pour le secteur des industries agroalimentaires, de 4,1% pour les industries mécaniques et électriques et de 2,1% pour les industries chimiques. En revanche, la valeur ajoutée du secteur des industries des matériaux de construction, de la céramique a régressé de 6,7%.
Pour ce qui est des industries non manufacturières, la production a diminué à cause de la régression de 9,5% du secteur d’extraction du pétrole et du gaz naturel, et du bâtiment de 12,2%.
Pour le domaine des services, la production du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés a progressé de 11,2% et la valeur ajoutée du secteur des services de transport a augmenté de 8,6%.
Le 10 mai 2022, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a revu à la baisse les prévisions de croissance de la Tunisie pour 2022, à 2% en régression de 0,7%, depuis la mise à jour de mars dernier, tout en maintenant les prévisions à 2,5% de croissance pour 2023.
Dans un rapport sur les perspectives économiques régionales, “Retour sur les prix futurs, faire face la cherté de la nourriture et de l’énergie”, l’institution financière européenne a revu à la baisse une bonne partie de ses prévisions de croissance du mois de mars, pour les années 2022 et 2023 dans la plupart de ses pays d’intervention.
La BERD a expliqué la révision de croissance pour la Tunisie par “l’accroissement de la vulnérabilité et l’incertitude continue”, notant que la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix (en particulier l’huile et le blé) affecteront aussi bien les ménages que le budget public en raison des subventions gouvernementales.