Le Symposium scientifique international sur les maladies foliaires des céréales (ISCLB-2022) s’est tenu à Gammarth du 11 au 14 mai avec la participation d’une centaine de chercheurs et d’experts venus de 31 pays en vue de prendre connaissance des plus récents développements dans le domaine des maladies foliaires qui menacent les récoltes céréalières dont principalement les septorioses.
Il faut dire que le thème de la conférence est d’une importance pour la communauté internationale, pour la Tunisie en particulier et pour l’Afrique du Nord en général où les maladies foliaires telles que la septoriose constituent une menace majeure pour la production de blé.
ISCLB-2022 a porté sur les maladies apparentées aux septorioses (principalement Zymoseptoria, Parastagonospora, Pyrenophora), mais d’autres maladies du blé et de l’orge sont prises en compte.
ISCLB est l’une des conférences les plus importantes pour toutes les parties prenantes, notamment les universitaires, les chercheurs, les obtenteurs et les institutions partenaires.
Ce symposium a été organisé sous la présidence de Dr Sonia Ben Mbarek par La plateforme de phénotypage CRP-WheatSeptoria (CIMMYT ; ICARDA), l’Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA) et le Borlaug Training Foundation (BTF).
Cette conférence a pour but un échange d’expériences entre les experts locaux et internationaux en vue de parvenir à une approche participative visant la lutte intégrée de ces maladies en vue d’en réduite les dommages sur le rendement, lesquels touchent 4% de la récolte de blé dur. Elle a porté sur différents axes dont l’étude de la septoriose, les phases de son évolution, ses gênes notamment les plus actives ainsi que les mécanismes de résistance et les méthodes de lutte intégrée.
Une visite de terrain dans des champs céréaliers des gouvernorats de Béja et de Jendouba a été organisée ce qui a permis aux participants d’engager des discussions avec les agriculteurs locaux et de se rendre à la station d’expérimentation d’El Kodia appartenant à l’Institut national des Grandes Cultures ainsi qu’à la plateforme d’expériences septoria en vue d’en connaitre les programmes et les réalisations dans l’évaluation des nouvelles souches de blé dur et le choix des plus efficaces entre eux en ce qui a trait à la résistance contre le fléau.
Il est à noter que la maladie des taches septoria est très répandue en Tunisie et dans le reste du monde. C’est un champignon qui se reproduit généralement dans les climats humides et semi-humides. La gravité de la maladie augmente, surtout s’il n’y a pas de jachère, sachant qu’il varie d’un type à l’autre et d’une région à l’autre.
On sait qu’il existe de nombreuses maladies fongiques qui affectent les céréales, mais la tache septoria reste la plus dangereuse d’entre elles, car elle affecte la culture principale en Tunisie, qui est le « blé dur », et l’incidence de celle-ci varie d’une année à une autre, elle peut concerner au niveau national au cours d’une année moyenne environ 344 mille hectares soit 14 quintaux à l’hectare.
Au cours de l’année où la récolte est bonne, les dégâts peuvent toucher 144 mille hectares, et son danger réside dans le fait qu’il cause une baisse des récoltes ce qui peut être considéré comme l’un des grands problèmes pour l’agriculteur, car après le labour, les semailles et le traitement, ce type de maladie vient et peut dévorer la récolte..
Habituellement, les taches du septoria commencent à apparaître dans notre pays entre les mois de février et mars et jusqu’au mois d’avril, et se déplacent d’une saison à l’autre.
Parfois, les infections sont très graves et épidémiques, et affronter ce fléau est inclus dans la lutte intégrée qui est génétique (sélection de la variété résistante) et agricole (sélection de la terre approprié) ainsi qu’au niveau de l’adoption de la jachère et le choix du mode de labour approprié) et chimique (thérapie chimique).
Il apparaît que les maladies foliaires représentent une véritable entrave et le coût de la lutte est élevé, car les herbicides et les fongicides ne suffisent plus, et leur faisabilité diminue successivement au fur et à mesure du développement des maladies, ce qui oblige à rechercher d’autres solutions, notamment agricoles comme l’introduction de la fève et du colza dans la jachère pour rompre le cycle des infections, en plus de l’utilisation et du développement de nouvelles variétés de céréales, surtout après que les maladies se sont adaptées, ce qui amène l’agriculteur à plusieurs traitements pour maitriser relativement la maladie et non l’éradiquer.
La Tunisie vit dans un système international, et il lui importe à travers l’échange d’expériences, de connaitre les niveaux atteints par le reste des pays dans la recherche et la lutte contre la maladie, ainsi que la sélection de la variété résistante, car les caractéristiques Les taches Septoria changent périodiquement, elles ne peuvent donc pas être complètement éliminées.
L’échange d’informations et de techniques reste difficile pour que l’agriculteur y accède tout seul. De ce fait, le symposium leur a donc ouvert la voie pour se tenir au courant des dernières études et solutions dans ce domaine.
ISCLB est l’une des conférences les plus importantes pour toutes les parties prenantes, notamment les universitaires, les chercheurs, et les institutions partenaires.