Première édition du Land Art Festival International à Sidi Bou-Saïd: La colline des Saints aux mains des artistes
Près de 70 artistes tunisiens et étrangers d’environ 20 pays (Tunisie, Italie, France, Maroc, Algérie, Liban, Espagne, Allemagne, Thaïlande entre autres) participeront à la première édition du Land Art Festival International qui se tiendra du 10 au 12 juin 2022 sur toute la colline de Sidi Bou-Saïd, banlieue de Tunis.
La cérémonie d’ouverture aura lieu le 10 juin à 19H00 au palais de la municipalité et au jardin botanique méditerranéen, et sera marquée notamment par la remise des six prix du Festival, à savoir: Grand Prix de l’Art Cité de Sidi Bou-Saïd, Prix international de l’Artiste, Prix Carrière artistique, Prix Critique internationale Cité de Sidi Bou-Saïd, Attestation d’Amitié et de Collaboration et Mention d’Honneur Internationale.
Fondé par la jeune artiste Sana Bennani, avec l’assistance de l’organisation internationale Esprit Libre et avec l’adhésion de la municipalité de Sidi Bou-Saïd, le concept de ce festival est de laisser la voie libre aux artistes pour s’approprier du village artistiquement dans un esprit très festif et minimaliste, et ce dans le but de sortir du cadre classique et aller vers l’extérieur en offrant un lieu propice aux créateurs pour être en parfaite connexion avec le grand public.
Y aurait-il un environnement plus merveilleux que Sidi Bou-Saïd ? Un village élevé dans sa pureté première au-dessus des eaux salées qui ont engendré les mondes et auquel ce festival viendra ajouter charme et conviction. Dans ce village pittoresque et inspirant qui a attiré depuis belle lurette de par son architecture atypique et son paysage naturel des artistes, entre poètes, peintres, musiciens, écrivains de tous bords pour ne citer que Paul Klee, Flaubert, Lamartine… Le palais de la municipalité qui date de 1893 accueillera une partie des créations des artistes participants dans le cadre de la programmation ” Indoor “.
Pinceaux, palettes libres et du full art dans le programme Indoor et Outdoor
En effet, durant toute la période du festival, de jour comme de nuit de 10H00 à 22H00, a révélé Sana Bennani à l’agence TAP, les artistes participants investiront toute la colline de Sidi Bou-Saïd, sur la rue Taieb Mhiri, et auront le libre choix de participer avec le maximum de travaux directement dans la rue. En parallèle aux activités outdoor, un programme artistique est prévu avec du full art : des performances de danse, des concerts de violon, des spectacles de musique, El Issaouia et la fameuse Kharja de Sidi Bou-Saïd, qui chaque année à la mi-août mobilise tout le village, avec des processions des différentes confréries religieuses venant de toutes les régions pour rendre hommage et chercher la baraka du Saint Sidi Bou-Saïd El Béji.
Parmi les moments forts de ce festival, Sana Bennani signale la présence du célèbre artiste italien Girolamo Palmizi qui a choisi de participer avec sa sculpture en cours de réalisation ” La Piccola Sicilia “, qui selon l’artiste lui-même se veut un hommage de sa part et de tous les siciliens pour la Tunisie, terre accueillante et généreuse ayant offert sécurité et sérénité depuis l’époque d’Elyssa la première reine femme de la Méditerranée. Une vidéo en cours de réalisation pour expliquer tout sur ce projet sera présentée pour la première fois dans le cadre du Land Art festival.
Pour sa part, l’artiste réputé Jamel Chaouki Mahdaoui, qui collabore au projet, a tenu à souligner que cette manifestation d’envergure internationale initiée par Sana Bennani, “une femme leader aux insoupçonnables ambitions artistiques se justifiant naturellement par son incommensurable amour pour les arts d’une manière générale” sera une occasion pour réunir des artistes de différents horizons et de diverses techniques qui vont occuper toute la colline de Sidi Bou Saïd par les pinceaux et les palettes, laissant libre cours à leur imagination en s’inspirant dans les espaces verts et les mystérieuses venelles du mythique village de Sidi Bou-Saïd.
C’est surtout, a-t-il précisé, une occasion idoine pour redynamiser la culture après deux terribles années consécutives du Covid-19 en mettant tous les moyens matériels et logistiques adéquats afin de mener à bon port cette première édition qui a selon lui “une mission salvatrice sur les plans culturel, économique et social”. Ces trois jours permettront aussi de redonner le moral à cette région presque sinistrée pour en faire la colline des “saints sauveurs” qui viendront partager leurs expériences directement avec le grand public.
Toutes les mesures seront prises pour mener à bon port l’événement
Partenaire de taille de cet événement, la municipalité de Sidi Bou-Saïd s’est déjà préparée pour assurer le bon déroulement du festival et sa réussite afin qu’il soit un rendez-vous annuel, un peu dans le style de Montmartre en France, a expliqué le maire Khalil Cherif. La municipalité qui a toujours œuvré en vue de soutenir toute action en faveur de la culture et du tourisme à même de faire bouger le village au niveau non seulement culturel mais aussi économique et touristique mettra toutes les dispositions adéquates en vue de maximiser la sécurité et rendre le village piéton lors de ce week-end, a-t-il ajouté.
La mairie, a-t-il noté, va assurer toutes les mesures sécuritaires nécessaires en étroite collaboration avec les parties concernées pour garantir une agréable promenade dans les ruelles pavées, les rues commerçantes, les passages couverts agrémentés de Bougainvillées et dans les quatre espaces qui abriteront les expositions, à savoir BluBlu (l’ex-Dar Dallegi), la galerie Hédi Turki, l’espace Rock The Kasbah, le palais de la municipalité et le Jardin méditerranéen.
En attendant les artistes ne cessent d’affluer à Sidi Bou-Saïd pour finaliser leurs dossiers de participation tout en s’imprégnant de la vue à couper le souffle, notamment au Jardin méditerranéen à Sidi Bou-Saïd, ” Le jardin de Aïn Tassat ” ancien site municipal réaménagé dans le cadre d’un projet de coopération tuniso-monégasque et qualifié de ” Paradis Botanique ” par la Presse internationale.
Dans une ambiance d’échange, les prochains street artists déambulant dans un monde teinté de mémoire et de rêve avec une fine maîtrise de la lumière où les tonalités des couleurs douces se superposent, se retrouveront le 10 juin 2022 pour peindre dans la rue et remettre en perspective leurs créations en sortant de leur bulle. Car comme l’a mentionné Jamel Chaouki Mahdaoui, le message dans la rue passe complètement différent avec ce plaisir et ce bonheur à laisser voir les œuvres au public le plus large, plutôt que d’enfermer une œuvre dans du huis-clos…d’où est née l’idée du Land Art Festival.
Le Land Art est un courant artistique apparu au cours des années 60. Porté par des artistes qui désiraient sortir l’art des galeries et des musées, il s’agit avant tout d’un concept créatif en harmonie avec le monde naturel. Le travail de l’artiste consiste à intervenir sur l’espace et les composantes du paysage et de la nature.
Les matériaux utilisés sont entièrement naturels (branches, roches, feuillages, foins, etc.) et l’installation évolue avec le temps jusqu’à leur éventuelle biodégradation, ce qui en fait bien souvent des œuvres éphémères. Que l’œuvre soit simple ou complexe, le Land Art s’intègre à la nature…