Le Fonds monétaire international (FMI) continue de négocier avec les autorités tunisiennes. Mais “compte tenu de la situation économique désastreuse, des actions décisives et la mise en œuvre de réformes ne doivent pas attendre la fin des discussions ou la conclusion d’un programme avec le FMI”. C’est ce qu’a déclaré, jeudi 19 mai 2022, Gerry Rice, le porte-parole du Fonds, lors d’un point de presse en ligne.
Le FMI souhaite une forte appropriation et une grande crédibilité des réformes
Le bailleur de fonds international a engagé, depuis le début de l’année, rappelle-t-il, des négociations techniques avec les autorités tunisiennes, et cela va continuer tant au niveau technique que pour assurer le développement des capacités.
Dans sa réponse à des questions envoyées à partir de la Tunisie, sur “ce qui s’est passé depuis le début des négociations, fin mars 2022, et quand peut-on espérer à un accord avec le FMI”, Rice a répondu que “nous suivons l’évolution de la situation politique et économique en Tunisie (…). Un programme de réformes interne tel que présenté par le gouvernement actuel devrait faire l’objet d’une plus forte appropriation et d’une plus grande crédibilité, pour avoir une plus grande chance de succès que par le passé”.
Pour mémoire, une mission du FMI était venue à Tunis, les 23, 24 et 25 mars 2022, et avait eu des discussions sur le programme des réformes présentées par les autorités tunisiennes.
Les discussions ont également porté sur les retombées de la guerre en Ukraine, qui posent des défis importants pour les pays du monde entier, y compris la Tunisie, juste au moment où elle sort de la pandémie du coronavirus.
Les principales réformes demandées par le FMI
Le FMI avait indiqué au terme de cette mission qu’il considère qu’une réduction du déficit budgétaire à travers une fiscalité équitable, une stricte maîtrise de la masse salariale, un meilleur ciblage des subventions et une réforme profonde des entreprises publiques sont essentiels pour la résorption des déséquilibres macroéconomiques, ainsi que pour améliorer l’efficacité du secteur des entreprises publiques et rétablir la compétitivité de l’économie tunisienne.
La prise d’initiatives visant à renforcer la concurrence et le climat des affaires est également jugée fondamentale afin de libérer le potentiel de croissance du pays et la création d’emplois, a ajouté l’institution financière, dans un communiqué rendu public le 30 mars 2022.