“L’Etat doit soutenir certains secteurs stratégiques, entre autres l’agriculture, après l’augmentation du taux directeur de la BCT”. C’est ce qu’estime le président de la CONECT, Tarek Cherif, cité par la TAP mardi 24 mai 2022, en marge de sa visite à Malte à la tête d’une mission économique.
Selon lui, “l’augmentation du taux directeur de la BCT à 7% bénéficiera aux banques et impactera négativement d’autres secteurs”. Pour l’éviter, il propose une prise en charge par l’Etat, à hauteur d’un taux de 4%, des crédits octroyés au secteur agricole, pour favoriser l’investissement et booster les systèmes de production.
Pour lui, la BCT qui a recouru à l’accroissement du taux directeur pour freiner l’inflation, aurait dû excepter certains secteurs de son application. Il rappelle au passage que la Banque centrale marocaine applique un taux directeur de 2% et celle algérienne de 3,5%.
“La révision à la hausse du taux directeur de la BCT et d’autres taux d’intérêt appliqués sur les crédits aura pour conséquence l’accroissement du taux d’intérêt à plus de 12%, ce qui nuira à l’investissement et impactera la compétitivité des entreprises tunisiennes”, s’inquiète-t-il.
Le traitement du dossier de l’inflation en Tunisie est irrationnel, puisque cette inflation résulte de l’insuffisance de produits disponibles sur le marché national… L’Etat doit impulser la production et la productivité et lutter contre la spéculation, pour juguler l’inflation, pense-t-il.
Dans ce cadre, le président de la CONECT soutient l’idée de rationaliser les importations pour réduire le phénomène d’inflation importée, résultant de l’achat de produits non nécessaires au niveau du marché local.
La maîtrise de l’inflation passe, également, selon lui, par les opérations de contrôle technique à l’importation sur le marché local et le suivi du respect des prix de référence.