D’origine marocaine, l’auteure Naima Berrada Guennoun vient de publier son premier ouvrage intitulé “Si les murs de Fès pouvaient parler”, un beau livre édité par la maison d’édition tunisienne SOTUMEDIAS, qui sera présenté au public à l’occasion du Salon international de l’Edition et du Livre qui se tiendra à Rabat du 3 au 12 juin 2022.
Fruit de longues années de travail et de recherches, cet ouvrage est considéré une “œuvre littéraire, sociologique et historique”, qui s’adresse aux universitaires, aux chercheurs et aux journalistes, mais aussi à tous les lecteurs férus d’Histoire.
“Si les murs de Fès pouvaient parler” est préfacé par le Professeur Mohamed Zinelabidine, directeur de la communication et de la culture à l’ICESCO, et ancien ministre tunisien des Affaires culturelles. Pour lui, la découverte de ce livre équivaut à un “voyage initiatique qui vous prend par la main à la découverte du vrai, du beau, pour cet autre espace du temps et de la vie. Comme pour apprendre, par un acte didactique, à redécouvrir Fès, autrement, en dehors des stéréotypes, des archétypes”.
Au fil des pages, Naima Berrada Guennoun replonge dans les souvenirs d’enfance, interroge l’Histoire et sonde la mémoire familiale afin de révéler les facettes insoupçonnées d’une ère à la fois si proche et si lointaine. Chapitre après chapitre, elle explique comment la colonisation transforme le colonisé, s’accomplit dans les troubles et dans la violence, tout en permettant un enrichissement réciproque durant lequel certaines vérités surgissent.
L’ouvrage se fait la chronique de plusieurs vies, mondaines ou plus modestes, frappées du sceau de l’injustice, ou touchées par la grâce de l’épanouissement. Il décrit ainsi un contexte éprouvant mais formateur, qui a aidé à forger les esprits dans l’amour de l’autre, dépassant les identités confessionnelles, les convictions idéologiques et les origines sociales.
L’autrice propose surtout une approche personnelle de cette période historique, à travers des événements vécus ou fidèlement transmis, et qui ont eu pour théâtre différents lieux de la ville de Fès. Ce faisant, elle s’appuie sur une solide documentation et des recherches rigoureuses. Nécessaires mais insuffisantes, riches mais souvent incomplètes, celles-ci sont complétées par l’apport précieux du patrimoine culturel oral, en grand danger de déperdition, ici directement recueilli par l’autrice auprès de sources fiables et crédibles. Le tout est agrémenté et appuyé par une somme de photographies rares et de tableaux authentiques, comme autant d’archives et de matériaux mémoriels.
Dans un style clair, nourri par la description minutieuse des faits et des lieux, elle invite la jeunesse marocaine à opérer une lecture de l’évolution culturelle, artistique et sociale du pays, afin de mieux forger leur identité individuelle et nationale. Une manière de rappeler que malgré les effets de la globalisation, le pouvoir tentaculaire d’Internet et des réseaux sociaux, les différentes cultures font et feront toujours œuvre de résistance.