Un deuxième lot de mesures d’assouplissement et de relance de l’activité économique est prévu avant fin juin 2022, après les mesures d’urgence économique annoncées le 1er avril 2022, a fait savoir, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied.
Assistant à la réunion “administration-entreprises françaises installées en Tunisie” organisée le 26 mai 2022 conjointement par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie et l’Agence de Promotion des Investisseurs Extérieurs (FIPA), le ministre a ajouté qu’après la récente suppression d’une deuxième liste de 25 autorisations à l’exercice d’activités économiques, les travaux sont engagés pour établir la liste négative des activités qui resteront soumises à autorisation, consacrant ainsi, la liberté d’investir énoncée par la loi de 2016, selon un communiqué publié vendredi, par la CTFCI.
Et d’enchaîner “la liberté d’’investissement sera consacrée avant la fin de l’année en cours et de nombreux verrous devraient sauter”.
Le ministre a estimé qu’”à la faveur de la vision Tunisie à l’horizon 2035 et du plan triennal 2023-2025, dont la première version sera prête avant la fin du mois de juin prochain, le pays offre désormais des perspectives et dispose d’une stratégie dont les axes ont fait l’objet d’une large concertation”.
Réagissant aux préoccupations des entreprises françaises installées en Tunisie, exprimées lors du débat qui a réuni plus de 100 chefs d’entreprises à participation française, les représentants des différentes structures administratives ainsi que les responsables du pôle économique français en Tunisie, Saied a indiqué que des équipes mixtes associant l’administration tunisienne et les représentants des entreprises étrangères installées en Tunisie seront bientôt constituées et se réuniront périodiquement pour se concerter sur les solutions aux obstacles à l’origine du ralentissement de l’investissement étranger.
Le ministre a ajouté que 12 équipes de travail ont déjà été mises en place pour améliorer l’environnement des affaires. Il s’agit d’une sorte de dialogue public-privé qui a pour ambition d’ inventorier les problèmes et de mieux les traiter, s’agissant notamment de l’entreprenariat, du climat des affaires, de la logistique, des problèmes fonciers et de l’accès au financement…
De son côté, l’Ambassadeur de France en Tunisie, André Parant a indiqué que la France suit avec beaucoup d’attention ce qui se passe en Tunisie, notamment sur le plan économique, soulignant la nécessité d’agir sur les facteurs qui sont derrière les difficultés que connaissent les entreprises françaises installées en Tunisie, affectant leurs projets futurs notamment en matière d’investissement.
C’est par ce moyen a-t-il dit, qu’il sera possible à la Tunisie de profiter des relocalisations et de retrouver les chemins d’une croissance soutenue et inclusive”.
Le débat administration-entreprises françaises en en effet permis de passer en revue une série de problématiques, en l’occurrence le besoin impérieux d’avoir une vision à moyen terme, de tirer le meilleur profit du développement des secteurs à forte valeur ajoutée pour permettre au pays d’intégrer la chaîne de valeur mondiale et la nécessité de maîtriser le départ des compétences vers l’étranger.
Il a été également, question du statut des entreprises totalement exportatrices et de l’impact négatif de la TVA introduite pour les sociétés de services. En effet, de nombreux intervenants ont estimé que l’effet de cette disposition est particulièrement négatif pour les sociétés notamment de commerce international dont dépend plus de 80% des exportations tunisiennes dans les pays de l’Afrique subsaharienne.
Certains intervenants ont exprimé leurs craintes de voir ces dispositions s’étendre en 2023 au secteur industriel, estimant que cela provoquerait des conséquences graves qui mettraient à rude épreuve la compétitivité du site tunisien des affaires.
Les autres problématiques évoquées se réfèrent respectivement à l’absence de cadre réglementaire régissant les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la lenteur de prise de décision au sujet du déclassement des terrains, la faiblesse des performances du port de Radès et l’ambiguïté qui entoure le statut fiscal des sociétés de réparation navale en Tunisie.