Sommes-nous responsables de ce que nous sommes aujourd’hui ? Autant il est aisé et même, de bon temps et de bon aloi à vouloir critiquer, fustiger, … le président en exercice, autant il peut paraître gênant, voire embarrassant pour plusieurs d’entre nous de nous demander avec lucidité ; comment et pourquoi une telle figure a-t-elle pu émerger et régenter la scène publique avec autant d’insouciance et de désinvolture ? Dans le même temps, peut-on faire fi ou feindre d’occulter les responsabilités et les implications de ceux-là mêmes qu’ils le fulminent aujourd’hui alors qu’ils étaient propulsés dans les sphères du pouvoir de décision ?
Il est certes commode et même légitime de dénoncer aujourd’hui les turpitudes et les élucubrations de notre président de la République et de s’inquiéter des risques et des menaces qui pèsent sur la « transition politique » et sur nos « acquis démocratiques ».
Mais il convient aussi de prendre son courage à deux mains en revisitant toutes ces années passées depuis le déclenchement de la « Révolution » en vue de cerner les dysfonctionnements, les bévues, les dérives et les dévoiements et de circonscrire les implications, les responsabilités de toutes celles et ceux qui étaient aux postes de commande.
Bien entendu, on nous rétorquera que la « demande démocratique » n’a jamais été forte et même prégnante au sein de notre société à l’orée de la « Révolution ». Alors, qu’avons-nous fait pour voir éclore une culture démocratique et citoyenne parmi la population ?
Qu’avons-nous fait pour asseoir une nouvelle forme de gouvernance politique basée sur la justice, l’égalité et la transparence ?
Qu’avons-nous fait pour que les choix économiques, sociaux s’imprègnent des principes de justice sociale et des équilibre régionaux ? …
Face à ce nécessaire rétrospectif des années passées, les uns préfèrent se terrer dans leur silence ou bien tourner le dos, les autres ont pris la poudre d’escampette, et paix à l’âme de ceux qui nous ont quittés depuis.
Aujourd’hui, brouillage, imbroglios, balbutiements… font que les lendemains sont devenus incertains et l’issue, carrément imprévisible. Alors, quel gâchis !