Face au relèvement du taux directeur de la BCT de 6,25% à 7%, l’UPMI (Union des Petites et Moyennes Industries) fait une série de propositions visant à atténuer les répercussions négatives de cette décision sur l’entreprise.
Lors d’une rencontre entre chefs d’entreprise organisée dans la soirée de vendredi 27 mai 2022 à Sfax, le président de l’UPMI, Mohamed Ali Kacem, a souligné que cette initiative vise à contribuer à la réflexion sur les moyens et mécanismes à même d’éviter une incidence chaotique de la décision de la BCT sur les petites et moyennes industries déjà fragilisées par la guerre en Ukraine, la crise de Covid-19 et les retombées très négatives des 10 dernières années sur la plan économique.
Il considère que la solution consiste en un appui nécessaire de la part de l’Etat et du secteur bancaire au profit des PME et PMI pour qu’elles puissent créer de la richesse et développer son activité d’investissement et ce à travers une série de décisions dont notamment la bonification bancaire.
Un mécanisme de bonification des taux d’intérêts
De son coté, l’expert UPMI, Chakib Ben Mustapha, a fait trois proposions, à savoir : renforcer et assouplir les mécanismes de sauvetage des PME (lignes de restructuration financière), créer un mécanisme de bonification des taux d’intérêts pour les investissements industriels, et faciliter l’accès au marché financier par un programme de sensibilisation et d’assistance pour la promotion des bonnes pratiques de gouvernance et de transparence au sein des PME familiales.
Considérant que “les solutions financières ne peuvent être efficaces que si elles sont accompagnées par des réformes profondes de la sphère réelle”, Ben Mustapha estime nécessaire de repenser l’actuel modèle économique tout en tenant compte des priorités de stabiliser les grands équilibres macroéconomiques, de maitriser l’inflation et de créer un climat des affaires propice pour le développement de l’investissement et la création d’emplois.
Changement de philosophie d’affaires
Pour sa part, l’expert-comptable, Bacem Dammak, a fait remarquer qu’il incombe aux PME et PMI de changer, carrément, de philosophie d’affaires, de repenser le modèle de management et d’accorder plus d’importance à la question du cash dont dépendent largement les bilans de l’entreprise et ses capacités de réduction des charges financières et par conséquent ses équilibres économiques et financiers.
Rappelons que le gouverneur de la Banque centrale, Marouane El Abassi, qui disait dernièrement lors d’un forum sur la fiscalité organisé à Sfax que la décision de la BCT “émane de la conduite d’une politique monétaire proactive visant à éviter une dérive de l’inflation (inflation à deux chiffres en cas d’inaction) et ramener son évolution à des niveaux plus compatibles avec les objectifs macroéconomiques”.