Le gouvernement tunisien cible dans son programme de réforme la réalisation de l’autosuffisance en blé dur à travers l’amélioration de la rentabilité des cultures nationales et la réduction de l’importation.
Dans un document de suivi de la mise en oeuvre du programme national de réformes, rendu public tard la nuit de vendredi à samedi, la présidence du gouvernement a expliqué qu’elle vise l’extension des cultures de blé dur à 800 mille hectares et la mise à disposition des céréaliculteurs d’environ 400 mille quintaux de semences sélectionnées en plus des intrants nécessaires (engrais et autres…).
Le programme du gouvernement vise aussi l’amélioration de la capacité de stockage et la mise à niveau des ouvrages et silos de collecte et de préservation des semences.
Les mesures prévues par le gouvernement viennent répondre aux difficultés engendrées par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pays qui figure parmi les principaux producteurs de blé dans le monde et les fournisseurs de la Tunisie en blé.
Cette année, le gouvernement avait décidé d’augmenter les prix des céréales à la production. Le prix du blé dur a été augmenté de 43 dinars le quintal pour se situer à 130 dinars par rapport à la saison dernière, le prix du blé tendre a été augmenté de 33 dinars le quintal à 100 dinars/Q. Le prix de l’orge et du tritical a été augmenté de 24 dinars/Q pour se situer à 80 dinars/Q. L’objectif de ce plan est d’éviter les éventuelles pénuries alimentaires liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En Tunisie, la question de la sécurité alimentaire reste principalement tributaire de l’offre céréalière, en raison d’un régime alimentaire basé sur les produits céréaliers et leurs dérivés.
Le pays est dépendant d’une culture céréalière pluviale à environ 94%. Or, avec les aléas climatiques, celles-ci offrent une production non seulement fluctuante, mais toujours bien en dessous de la demande.
Il fait en outre fait face ces dernières années à un problème de stockage causé par la détérioration des infrastructures de collecte et de sauvegarde.
La Tunisie a été parmi les pays impactés par la guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie. Cette nouvelle donne a bouleversé les exportations de céréales à un moment où les stocks mondiaux étaient déjà limités, augmentant ainsi, le risque d’une crise alimentaire de grande ampleur.
Les deux bélligérants: la Russie et l’Ukraine produisent à eux deux plus d’un quart des exportations mondiales de blé, et les Nations unies ont prévenu que le coût déjà élevé des denrées alimentaires pourrait encore augmenter de 22 % si les combats continuent à paralyser le commerce et si les prochaines productions seraient réduites.