Plus de 300 000 Tunisiens sont totalement privés d’eau potable au moment où des unités industrielles, à l’instar de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), épuisent la nappe phréatique avec une consommation annuelle estimée à 8,9 millions de mètres cubes d’eau, ce qui équivaut à la consommation de 112 000 Tunisiens, alerte dimanche le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), ONG qui milite, depuis sa création en 2011, en faveur des droits environnementaux.
PAr ailleurs, dans un communiqué publié dimanche 5 juin 2022, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le FTDES assure que des milliers de citoyens en Tunisie vivent à proximité de décharges dites “contrôlées” et d’autres dépotoirs aléatoires, et continuent à respirer de l’air pollué et à être exposés avec leurs enfants à de multiples risques sanitaires.
Pendant ce temps, les gouvernements successifs “criminalisent et répriment les mouvements de protestation environnementale qui n’ont cessé d’accroitre pendant ces dernières années”.
Selon le département de la justice environnementale au sein du FTDES, “les atteintes à l’environnement représentent toujours un obstacle au droit de milliers de citoyens à un environnement sûr et sain, et le dilemme des décharges aléatoires en plus de la perturbation et l’interruption de l’approvisionnement en eau potable restent parmi les importants problèmes environnementaux qui perdurent sans que les autorités compétentes n’interviennent pour les résoudre.”
“L’injustice environnementale et la marginalisation croissantes exacerbent les protestations sociales et nuisent à la paix sociale dans de nombreuses régions”, fait remarquer à cet effet le FTDES.