D’après une source bien informée, le plan de restructuration actualisé du transporteur public, Tunisair, a été examiné durant le week-end du 4 juin 2022 par un conseil ministériel.
Ce plan prévoit plusieurs phases complémentaires et interdépendantes. Il s’agit, succinctement, de l’augmentation en deux étapes du capital social de l’entreprise de 1,2 milliard de dinars, soit 600 MDT pour chaque étape. L’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA) fournira l’essentiel du montant, à savoir 800 MDT au total, soit 400 MDT pour chaque étape.
Vient ensuite la recherche d’un partenaire stratégique. Une fois retenu, ce dernier pourrait, à travers les fonds qu’il mobilisera pour l’achat d’une partie de la part de l’Etat dans le capital de Tunisair, financer l’augmentation du capital (49% ou moins). Autrement dit, on pourrait lui demander une avance.
Un plan social est également prévu. Le plan de restructuration projette de licencier, avec l’accord de la centrale syndicale (UGTT), 1 200 personnes des 6 500 employés de l’entreprise.
La stratégie d’assainissement financier prévoit la vente d’une dizaine d’anciens avions, et d’actifs fonciers et immobiliers de la compagnie. Cette cession d’actifs devrait rapporter, selon les estimations, 400 MDT environ.
Parallèlement, une stratégie sera mise en place pour renouveler la flotte, soit par le canal d’achat de nouveaux avions ou par le biais de la technique du leasing. Le but est de disposer d’avions dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les dix ans.
Au niveau de la gouvernance, le plan insiste sur l’autonomie de gestion de la compagnie et sur la dissuasion, par le biais d’engagement fermes, de tout interventionnisme de la part du ministère de tutelle.
D’après ce plan, l’Etat est appelé à prendre en charge les coûts macroéconomiques non rentables supportés par la compagnie pour son compte (exploration de nouveaux marchés pour les exportateurs tunisiens, transport de touristes, desserte de lignes non rentables…).
ABS