Un financement de 75 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement à destination de l’Institut Pasteur de Dakar (Sénégal) a été annoncé le 2 juin. La somme servira à la construction d’une usine de vaccins, qui produira à terme 300 millions de doses par an et contribuera à réduire la dépendance pharmaceutique de l’Afrique, rapporte le site touteleurope.eu.
Les vulnérabilités sanitaires révélées par la crise de Covid-19 en Europe se retrouvent en Afrique… mais en pire. A l’échelle du continent, 99 % des vaccins sont importés. Une situation que l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), qui fait partie du réseau de la fondation du même nom, est appelé à améliorer.
L’IPD est loin d’être novice en matière de vaccins. C’est notamment au sein de l’institut que le sérum contre la fièvre jaune a été découvert en 1927. Depuis 1930, le vaccin antiamaril, destiné à prévenir la maladie, y est ainsi produit. L’IPD fait partie des quatre producteurs agréés par l’Organisation mondiale de la santé.
Et à travers la Banque européenne d’investissement (BEI), l’Union européenne entend participer au développement de l’établissement, qui se voit en futur “vaccinopole” régional. Le 2 juin à Diamniadio, dans la banlieue de la capitale sénégalaise, un financement de 75 millions d’euros consacrés à une nouvelle unité de production de vaccins a été dévoilé. Il couvre plus du tiers des frais requis par le projet, dont le coût total est de 209 millions d’euros.
Le projet se nomme Madiba (Manufacturing in Africa for Disease Immunisation and Building Autonomy en anglais), un clin d’œil au dirigeant sud-africain et héros de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, dont c’était le surnom. L’objectif ? Produire 300 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 et les maladies endémiques de la région chaque année d’ici à la fin 2023.
150 milliards d’euros d’investissements pour l’Afrique
Dans le cadre de Global Gateway, les Européens ont prévu de consacrer pas moins de 150 milliards d’euros au continent africain, sur une période s’étalant jusqu’en 2030. Une démarche qui mobilise la BEI et ses leviers de financement.
Confirmé lors du sommet UE-Union africaine à Bruxelles les 17 et 18 février dernier, où le partenariat entre les deux ensembles a été renouvelé avec pour mot d’ordre “deux unions, une vision commune”, le plan d’investissement dédié à l’Afrique est divisé en trois volets. Le premier vise en priorité les transitions écologiques et numériques. La deuxième porte sur la santé. Enfin, le troisième se concentre sur l’éducation. Après Madiba, d’autres projets d’envergure financés par l’Europe devraient donc suivre.
Source : touteleurope.eu