Le coordinateur de la Coalition civile pour la défense de la justice transitionnelle, Hamza Ben Nasr, a dénoncé l’absence d’une volonté politique pour statuer en urgence sur les affaires liées à la justice transitionnelle en Tunisie, estimant que ce dossier “a fait l’objet de toutes les formes de chantage par les partis au pouvoir depuis dix ans.”
Lors d’un point de presse, tenu mardi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) à Tunis dédié pour dresser le bilan d’activités des chambres juridictionnelles spécialisées, le coordinateur de la coalition civile a affirmé qu’il est “inadmissible” de voir les violateurs des droits et libertés bénéficier de l’impunité.
“Plus besoin de vous rappeler que le nombre total des victimes de la justice transitionnelle en Tunisie a franchi le cap de 3000 personnes”, a-t-il regretté, dénonçant à ce titre une “justice lente et réticente” qui hésite à rendre verdict dans 215 dossiers urgents.
“Nous sommes là pour lancer un appel à l’endroit du président de la République pour qu’il “libère” la justice de toute forme de pression et de contrainte,” a-t-il martelé, faisant porter au gouvernement tunisien l’entière responsabilité s’agissant de garantir la sécurité des magistrats des chambres juridictionnelles spécialisées et de mettre fin aux “pressions et aux menaces proférées”par certains syndicats sécuritaires. Il a, par ailleurs, appelé le ministre de l’Intérieur au devoir de respecter la loi à travers l’exécution des mandats d’amener émanant des chambres criminelles spécialisées en matière de justice transitionnelle, conformément aux dispositions de l’article 142 du code de procédure pénale.
Ben Nasr a par ailleurs appelé le conseil supérieur provisoire de la magistrature à œuvrer à garantir l’indépendance des magistrats des chambres spécialisées, à leur doter des mêmes avantages et privilèges que leurs collègues dans les autres chambres juridictionnelles.