Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, affirme que l’impact de la guerre en Ukraine a été plus important que la pandémie de Covid-19.
Lors d’un débat organisée par l’Institut d’émission avec des professeurs et des étudiants de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (ESSECT), mercredi 15 juin 2022, sur le thème ” le rôle de la BCT durant la conjoncture économique actuelle”, Abassi a souligné que la guerre en Ukraine a entraîné le creusement du déficit commercial à des niveaux alarmants (10 milliards de dinars vers la fin de mai 2022).
Face à cette situation, a-t-il dit, la BCT a continué de répondre aux besoins des établissements publics visant à importer les denrées alimentaires de base, l’Office de commerce de Tunisie et l’Office des céréales entre autres.
Négociations avec le FMI
Evoquant les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), Marouane Abassi a fait savoir que cela évolue “positivement”, ajoutant que l’Institution financière internationale n’a en aucun cas imposé ses diktats à la Tunisie.
Sa seule condition, a-t-il dit, était d’entamer les réformes économiques et sociales, faisant observer que le programme de réformes économiques est donc “100% tunisien”.
Taux directeur de la BCT
S’agissant de l’augmentation du taux directeur, Abassi a indiqué que cette mesure vise à maîtriser le taux d’inflation qui a atteint des niveaux “alarmants”. Il a rappelé, à cet égard, que la même mesure a été prise en 2018, lorsque la BCT avait révisé à la hausse le taux directeur à trois reprises, ce qui a stabilisé le taux d’inflation en avril 2019.
Selon lui, la maîtrise de l’inflation ne concerne pas uniquement la BCT mais implique la partie gouvernementale qui est appelée à prendre des mesures afin de pallier à cette situation.
Augmentation salariale et inflationÂ
De son côté, Ghazi Boulila, professeur d’économie à l’ESSECT, a mis en garde contre le cercle vicieux de l’augmentation des salaires et la hausse de l’inflation, ce qui est de nature à pousser l’institution émettrice à accroître le taux directeur.