Les 164 Etats membres de l’OMC ont réussi à s’entendre sur des sujets tels que la levée temporaire des brevets sur les vaccins anti-Covid-19, la suppression de subventions à la pêche et l’insécurité alimentaire.
Cinq jours d’intenses négociations pour un « ensemble de résultats » qualifiés de « sans précédent » par la directrice de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Congolaise Ngozi Okonjo-Iweala, rapporte l’AFP.
Elle explique devant les chefs de délégation des 164 pays membres de l’organisation : « Il y a longtemps que l’OMC n’avait pas obtenu un nombre aussi important de résultats multilatéraux. Les résultats démontrent que l’OMC est capable de répondre aux urgences de notre époque ».
Mais pour l’heure l’organisme spécialisé de l’ONU n’a pas encore publié les textes finaux.
La conférence avait pour ambition non seulement de s’attaquer à l’insécurité alimentaire créée par la Russie, mais aussi de supprimer des subventions qui facilitent la pêche illégale et vident les océans, de lever temporairement les brevets qui protègent les vaccins anti-Covid-19, ou encore réformer l’OMC elle-même, écrit nos confrères du journal Le Monde.
Les mesures obtenues portent entre autres sur l’insécurité alimentaire, la pêche miraculeuse et la propriété intellectuelle.
Comme l’on pouvait s’y attendre, « le texte sur l’insécurité alimentaire était très attendu, bien qu’il ne s’agisse que d’une déclaration ministérielle. La guerre menée par la Russie prive le monde de céréales et d’engrais, fait flamber les prix et menace de faim des millions de gens dans le monde ». Par conséquent, le document adopté invite «… à ne pas imposer de prohibitions ou de restrictions à l’exportation qui soient contraires aux règles de l’OMC ». Ledit « texte demande que toutes les mesures d’urgence introduites pour répondre à des préoccupations en matière de sécurité alimentaire, comme un gel des exportations, soient temporaires, ciblées et transparentes, et soient notifiées à l’OMC ».
Toujours selon dans cet ordre d’idées, il est recommandé de protéger les achats de nourriture du Programme alimentaire mondial (PAM) contre les restrictions qui pourraient être imposées par certains pays.
Concernant l’accord sur la pêche –qui a été quelque peu “édulcoré par rapport rt aux ambitions initiales“-, il faut rappeler que les négociations ont été lancées il y a une vingtaine d’années, et elles font partie des objectifs en matière de développement durable des Nations unies (ONU). « Il s’agit en particulier d’interdire certaines formes de subventions qui peuvent encourager les prélèvements illégaux », rappelle Le Monde.
Pour cela, l’OMC veut mettre en place un fonds permettant de d’apporter aux pays en développement une assistance technique et de renforcer leurs capacités afin qu’ils puissent mettre en œuvre l’accord et aider leurs pêcheurs à se tourner vers une pêche plus durable.
Quant à la propriété intellectuelle, les 54 Etats membres, après deux ans et demi de lutte contre la pandémie de Covid-19, ont réussi à s’accorder sur « la facilitation du commerce des biens médicaux nécessaires à la lutte contre les pandémies ».
« La levée temporaire des brevets protégeant les vaccins anti-Covid-19 destinés aux pays en développement a également été adoptée. Ce sujet a fait l’objet d’âpres batailles entre le lobby pharmaceutique, certains pays en voie de développement et de nombreuses ONG. L’idée est de faciliter la production de sérum », explique-t-on.
On aura donc compris que les pays en développement, aidés par certaines ONG, ont obtenu des résultats importants lors de cette conférence de l’OMC. Certains diront qu’ils ont gagné une bataille.