Placée sous le signe des retrouvailles et de la créativité, la quatrième édition des Journées Chorégraphiques de Carthage ou Carthage Dance s’est clôturée samedi soir avec le spectacle “Akzak, l’impatience d’une jeunesse reliée”, la nouvelle création du duo Héla Fattoumi et Eric Lamoureaux dont la création remonte à 2020 et dont la programmation a été impossible à cause de la pandémie et les annulations des spectacles et les restrictions sanitaires liées au voyage.
Portés par cette joie de pouvoir enfin rencontrer le public, de danser à Tunis, les danseurs de “Akzak” ont investi la scène du théâtre de l’opéra, dansant sur les rythmes de Xavier Desandre Navarre, percussionniste virtuose. Ils ont été douze danseurs venus de France et d’Afrique : Burkina Faso, Egypte, Maroc et Tunisie à raconter sur scène l’importance de cette rencontre.
S’appuyant sur des cultures et des origines différentes, ils réinventent une énergie collective et fraternelle qui cimente la cohésion du groupe. Ensemble, ils font surgir une gestuelle puissante, une danse sensible, rapide, en suspens. Et laissent jaillir l’évidence des corps dans leur simplicité, inscrivant la pièce dans une dimension politique de solidarité, de fraternité entre les peuples et entre la communauté de danseurs, les artistes à travers les tableaux collectifs comme les solos ont lancé un appel: “il faut savoir écouter l’autre”.
Rappelant les moments d’échange fructueux et de retrouvailles qui ont marqué cette édition, le directeur artistique de l’édition 2022 des Journées chorégraphiques de Carthage, Selim Ben Safia n’a pas caché son bonheur, promettant d’aller encore loin et saluant ceux qui ont contribué à la réalisation de ce rendez-vous.
Il est à rappeler que la quatrième édition qui a eu lieu du 11 au 18 juin a vu la programmation de 24 créations chorégraphiques dont 13 Tunisiennes et d’une série de rencontres professionnelles (7) et de workshops (7) tout au long du festival offrant aux artistes tunisiens l’occasion d’affûter leurs talents et d’entrer en interaction avec le public comme avec les programmateurs des festivals internationaux.
Cette édition a constitué une importante plateforme d’échange sur des questions artistiques et chorégraphiques d’actualité telles que la mobilité des artistes à l’ère post-covid, le statut de la femme artiste dans le monde arabe, la question de l’identité lors de l’écriture chorégraphique etc.