Après plusieurs mois de discussions techniques avec les autorités tunisiennes, le FMI est prêt à entamer les négociations du programme dans les prochaines semaines. La gravité de l’impact de la guerre en Ukraine renforce l’urgence d’une mise en œuvre rapide de réformes ambitieuses.
Nous nous félicitons de la publication récente du programme de réformes du gouvernement et soulignons la nécessité pour les parties prenantes de s’unir autour de lui et de contribuer à cet effort.
Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), s’est rendu à Tunis les 20 et 21 juin, dans le cadre d’un voyage plus large en Afrique du Nord. Au cours de sa visite, il a rencontré le président de la République, Kaïs Saïed, pour discuter du programme des réformes économiques du gouvernement.
Il a également rencontré Najla Bouden, cheffe du gouvernement, ainsi que des représentants de la société civile.
Au terme de ses échanges, Azour a fait la déclaration suivante :
«Les retombées de la guerre en Ukraine aggravent les déséquilibres économiques déjà élevés de la Tunisie, tout en créant plus de difficultés pour la population. Ainsi, la gravité de la situation économique rend de plus en plus pressante la nécessité d’une mise en œuvre rapide de réformes ambitieuses.
La Tunisie doit s’attaquer de toute urgence à ses déséquilibres budgétaires en améliorant l’équité fiscale, en maîtrisant l’importante masse salariale de la fonction publique, en remplaçant les subventions généralisées par des transferts ciblant les pauvres, en renforçant son filet de sécurité sociale et en réformant ses entreprises publiques déficitaires pour réduire rapidement ses importants déséquilibres économiques et assurer la stabilité macroéconomique.
En outre, le renforcement de la concurrence et l’ouverture de l’économie aux investissements du secteur privé contribueraient à libérer le potentiel de la Tunisie pour une croissance économique inclusive et riche en emplois.
Un programme de réforme maison, tel que présenté par le gouvernement, a les avantages d’une plus forte appropriation et d’une plus grande crédibilité, et donc d’une plus grande chance de succès que par le passé. L’appropriation des réformes compte beaucoup, avec ou sans programme soutenu par le FMI.
A cet effet, nous nous félicitons de la publication récente du programme de réforme du gouvernement. Il est également très important d’articuler davantage les politiques et réformes spécifiques et d’en discuter avec toutes les parties prenantes afin qu’elles s’unissent autour du programme gouvernemental et contribuent à cet effort. Ainsi, un dialogue continu avec les principales parties prenantes ainsi qu’une communication plus large devraient contribuer à augmenter les chances de succès.
Le FMI a été et reste un partenaire solide de la Tunisie. En 2020, le FMI a soutenu la Tunisie lorsqu’elle a fait face à la pandémie de Covid-19 et dans un environnement international particulièrement difficile. A ce stade, le FMI se tient aux côtés des autorités tunisiennes dans leurs efforts pour faire avancer les réformes économiques et sociales au profit de la population.
Après plusieurs mois de discussions techniques, nous sommes prêts à entamer les négociations du programme dans les semaines à venir ».