L’Institut Français de Tunisie (IFT) invite le bassiste, auteur, compositeur, interprète et producteur sénégalais Alune Wade pour un concert le samedi 25 juin 2022 (21H00) à l’occasion de la sortie de son nouvel album “Sultan”. Il s’agit d’un voyage musical de Grenade à Oran, de Tunis à Tombouctou, et de Dakar aux contreforts du royaume de Saba.
Ce nouvel album qui fera aussi l’ouverture du RIMM festival à Sfax le 23 juin à 21h à la Maison de France, est le cinquième du bassiste sénégalais Alune Wade et lauréat du programme de résidence de la Villa Salammbô (Résidence du 8 janvier au 8 février 2021).
Ce sont ces chemins qui mènent de Grenade à Tunis, de Djerba à Istanbul, de Dakar à Bagdad, et de Kairouan aux contreforts du royaume de Saba, ces chemins bordés par le sable du Sahara et les eaux de la Méditerranée, et dont la Tunisie est l’axe principal, qui sont au coeur de son nouveau projet “SULTAN” qu’Alune Wade a compté réaliser en 2020 et 2021. Il se présente comme un voyage musical entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord, qui s’étire langoureusement jusqu’à l’Afrique de l’Est et l’Ethiopie, guidé par les rythmes arabo-andalous, berbères ou le souffle des chants soufis, et mêlant les saveurs cuivrées de l’afrobeat aux envolées des maqams orientaux et du jazz. Un projet qui, s’il sera en partie enregistré aux Etats-Unis, a besoin de se confronter à ce cœur bouillonnant tunisien, a besoin de déambuler dans les étroites et anciennes rues de la médina de Tunis, a besoin d’être frappé par la beauté des monuments et des marabouts, a besoin de se frotter aux visions des artistes, des musiciens, des photographes et des réalisateurs qui ont fait ce pays et ceux qui le font encore aujourd’hui.
Alune Wade est né à Dakar le 9 juin 1978. Son père, musicien formé à Paris, est à la tête de l’Orchestre Symphonique de l’armée sénégalaise. Ses parents l’initient à la musique classique, aussi bien qu’au jazz et à la soul. A sept ans, volonté paternelle oblige, il prend chez lui sa première leçon de piano. Et de solfège.
Quelques années de formation musicale plus tard, les premières envies le démangent, la batterie d’abord avec veto familial immédiat, la guitare ensuite. Au final, le besoin de basse l’emportera malgré tout. Basse électrique, contrebasse l’instrument aux quatre cordes de base lui parait en filiation naturelle avec l’Afrique “Je suis carrément fasciné par la basse. Instrument très africain de par ses fabuleuses possibilités rythmiques. Classique, jazz, world, chanson elle s’adapte illico à tous les contextes, tous les genres. Elle représente la colonne vertébrale de l’orchestre, lien précieux entre la rythmique et les instruments harmoniques”. Les références sur cet instrument version électrique, Alune va les chercher du côté des manches de Stanley Clarke ou Jaco Pastorius. Il est également fasciné par Marcus Miller.
L’Afrique demeure pourtant son berceau naturel. Et la musique qui va avec. Parlons-en au pluriel s’il vous plait “Il existe pour moi beaucoup de musique africaine. Du Mali, du Sénégal, de l’Afrique du Sud mais de l’Algérie ou du Maroc aussi. “Au-delà de vaines étiquettes j’y trouve tellement de styles, de couleurs, de mélanges. Le tout caractérisé par une évolution actuelle très rapide. Ce que j’aime dans les rythmes, les harmonies de l’Afrique d’aujourd’hui c’est ce mélange, ce métissage permanent”, d’où sa volonté de l’appliquer, le faire passer dans sa propre musique, son travail de composition.