Le meilleur compagnon de route de l’Etat dans le processus des réformes, est le secteur privé. Il convient de l’affranchir des contraintes contrariantes.
Intervenant lors de la séance d’ouverture officielle de TIF 2022, ce jeudi 23 courant Ferid Belhaj, vice président de la Banque Mondiale pour la région MENA, apportait son soutien à la démarche réformatrice du gouvernement de Nejla Bouden.
Plus d’ouverture, moins de contraintes
Ferid Belhaj dit approuver le diagnostic de la situation économique dressé par Nejla Bouden. Cela demande du courage de l’afficher publiquement et il ajoute « Nous le savions mais c’est bien de le dire’’. Tout comme il approuve le constat fait par Samir Majoul et appuie ses propositions qu’il trouve importantes et pertinentes. Ferid Belhaj affirme que le salut est dans l’engagement fort du secteur privé.
Et pour cela il faut que l’investisseur national ou international se sente chez lui, en Tunisie car il peut faire du profit mais en même temps servir la croissance de l’économie tunisienne. Le deal est ‘’gagnant-gagnant’’ laissait-il entendre. Pour cela il appelle, avec circonspection, mais franchement à plus d’ouverture de l’économie et à moins de contraintes comprenez à moins de pointillisme administratif.
Le salut par le secteur privé
Il n’y a pas de mystère à la reprise économique et au retour de la performance selon Ferid Belhaj. La Tunisie est à un stade où elle doit reconfigurer le champ d’action de l’Etat. Et pour cela il faut lui dessiner un rôle activateur à savoir celui de ‘’régulateur et non d’entrepreneur’’.
L’Etat, en général, a faillit là où il a entrepris. Il faut par conséquent retenir la leçon. Et Ferid Belhaj d’appeler à activer toutes les instances de régulation dont le Conseil de la concurrence en l’aidant à élargir son champ d’intervention. Il est vrai dira-t-il sur le registre de l’enseignement que beaucoup a été fait mais beaucoup reste à faire.
Pareil pour le secteur de la santé si l’on veut que la société tunisienne améliore sa résilience. Il appelle également à plus de protection sociale, à l’effet de protéger les économiquement faibles des méfaits des réformes à venir.
Et, in fine Ferid Belhaj appelle à faire face aux méfaits du changement climatique qui pourraient dégrader les sols et affecter l’environnement réduisant le capital physique du pays. Par-dessus tout Ferid Belhaj appelle à soutenir le secteur privé car il est l’artisan de la croissance économique.
Selon Ferid Belhaj dans l’ensemble MENA on comptera à l’horizon de 2050 près de 300 millions de jeunes, c’est-à-dire autant que la population globale de cet ensemble géographique et que le secteur privé est l’unique partenaire pour leur offrir un horizon de travail.
Attention au changement climatique
Relayant Ferid Belhaj, Naceur Kamel, SG de l’UPM dira avec amertume que la région MENA est particulièrement pénalisée par le changement climatique. Notre région se réchauffe de + 20 % que le reste du fait de la dégradation climatique.
C’est dire l’urgence de la mobilisation pour notre protection. Il appelle de ce fait à une plus grande mobilisation de la région en faveur du Green Deal européen. Si le pourtour Sud se concerte avec l’UE, des solutions optimales peuvent en sortir.