Les activités artisanales constituent une source de revenus pour plus de 15 000 artisans dans le gouvernorat de Nabeul où le souci actuel est de chercher les moyens de développer le produit et de créer des articles innovants pour pouvoir conquérir de nouveaux marchés et ouvrir de nouveaux horizons à l’export.
“Le principal problème de commercialisation des produits artisanaux serait la qualité”, a indiqué à l’Agence TAP Sana Mansour, secrétaire générale de l’Association Art de la table de Nabeul, appelant les artisans de la région à redoubler d’effort en acquérant de nouvelles formations pour améliorer davantage la qualité de leurs produits afin de solliciter plus de demande de la part du consommateur local et étranger.
Pour ce faire, elle a cité l’exemple du projet cluster art de la table de Nabeul, projet pilote en Tunisie lancé en 2014, grâce à un financement accordé par l’Union européenne (UE).
Ce projet, a-t-elle dit, a permis à travers des sessions de formation animées par des formateurs qualifiées, tunisiens et étrangers, d’intégrer l’aspect de design dans la création des produits artisanaux et d’utiliser de nouveaux types de matière première.
En effet, le cluster art de la table Nabeul était destiné au début aux entreprises spécialisées en produits d’art de la table en bois et en bois d’olivier, puis il a été élargi pour intégrer des spécialités innovantes telles que la peinture sous-verre, a souligné Mme Mansour, précisant que plusieurs artisans ayant adhéré au projet ont pu développer des articles conformes aux standards internationaux et ont réussi, via les actions du projet, à exporter à l’étranger et à participer dans les foires nationales et régionales pour exhiber des produits fabriqués avec des nouvelles techniques et un design moderne.
Pour assurer la continuité du projet cluster l’art de la table, qui a pris fin en 2019, un hub design a été créé à Nabeul, lequel a permis d’organiser plusieurs sessions de formation dont celle sur la peinture sous-verre et qui offre également des services d’incubation, d’accompagnement, de formation de réseautage prototypage, d’impression 3D et met en relation les acteurs du marché de l’artisanat et d’assister les entrepreneurs et les étudiants dans la réalisation et l’optimisation de leurs projets de micro-entreprises en artisanat.
“D’ici la fin de l’année, quelques 300 personnes devraient bénéficier des différentes formations au sein de ce hub qui trouve un appui financier auprès de partenaires locaux et étrangers dont le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR), et la Fondation Suisse de Coopération au Développement Technique (Swisscontact), a fait savoir la même source, ajoutant que des projets similaires seront lancés tels que le cluster fibre végétale à Gabés ainsi que celui du tissage au Kef “.
Dans le gouvernorat de Nabeul, le secteur de l’artisanat compte 230 entreprises exportatrices. Il réalise un chiffre d’affaires moyen à l’export de l’ordre de 20 millions de dinars (MD). Toutefois, ce chiffre a baissé ces deux dernières années de près de 14 MD en raison de la pandémie du coronavirus et la diminution du nombre de touristes étrangers, algériens et libyens.
Dans ce sens, Mme Arbia, propriétaire d’un petit commerce de vente de couffins en osier et de sacs en fibre végétale, affirme que le touriste algérien afflue en grand nombre au souk de l’artisanat de Nabeul et constitue un client potentiel en l’absence des touristes européens. Mais face à la poursuite de la fermeture des frontières tuniso-algériennes depuis mars dernier, les ventes ont régressé, a-t-elle regretté.
De son côté, Adel, jeune artisan, propriétaire d’un point de vente au Souk de Nabeul, a insisté sur l’effort déployé par les artisans de la région pour moderniser leurs produits et créer des nouveaux articles innovants et adaptés mais qui ne trouvent malheureusement pas des acheteurs en raison du manque des actions de promotion, aussi bien par l’hôtel, l’agencier du voyage et le guide touristique, pour inciter et encourager le touriste à visiter le souk.