Les négociations entre les autorités tunisiennes et la délégation du Fonds monétaire internationale (FMI) sur le programme d’appui financier, qui ont démarré lundi 4 juillet 2022, vont durer deux semaines. C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed.
Dans une déclaration aux médias, en marge de la signature à Tunis d’un accord de prêt entre le ministère de l’Economie et la Banque mondiale, Saïed a précisé que ” ces négociations constituent une nouvelle étape qui permettra de mobiliser l’appui demandé par la Tunisie auprès du FMI pour renforcer ses capacités de traitement des problèmes de l’économie tunisienne “.
Selon lui, “les négociations avec le FMI interviennent après une série de discussions au cours desquelles la Tunisie a présenté le programme national de réforme. Actuellement, on est en train d’aborder, essentiellement, les détails liés à la mise en œuvre, ainsi que les points qui soulèvent des interrogations de la part du FMI”.
Pour Saïed, ” l’obtention d’un appui de la part du FMI va permettre de regagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux car la Tunisie a plus que besoin, dans cette étape difficile, de renforcer ses capacités pour couvrir le déficit budgétaire et mettre en place tous les programmes de réformes nécessaires pour rétablir les équilibres financiers à moyen terme “.
Les ministères des finances, de l’économie, du commerce, de l’industrie, de l’agriculture et des affaires sociales participent à ces négociations, a-t-il encore précisé.
Dans le même cadre, le ministre de l’Economie a fait savoir que ” le programme national de réforme a été élaboré par le gouvernement de manière participative. Il s’agit d’un programme global visant à trouver des solutions à tous les problèmes, notamment, les réformes non concrétisées depuis deux décennies. “Il est temps de concrétiser ces réformes d’une manière organisée et systématique”, a précisé le ministre.
Et d’ajouter que l’économie tunisienne a besoin de se réformer et de rétablir les équilibres financiers à moyen terme afin de réduire l’endettement. “La Tunisie s’engage à rembourser ses dettes, notamment intérieures, et elle est en train de régler ses fournisseurs des entreprises de bâtiment”, faisant savoir que le paiement des autres secteurs se fera progressivement.
Le 22 juin dernier, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour avait déclaré, au terme de discussions techniques de plusieurs mois avec les autorités tunisiennes, que son institution est prête à entamer, au cours des prochaines semaines, des négociations portant sur la mise en place d’un programme.
Il avait, à cette occasion, salué la publication par le gouvernement de son plan de réformes, appelant, les différentes parties prenantes à faire cause commune pour le mettre en œuvre.
“Un programme de réformes d’inspiration nationale, tel qu’il est défendu par le gouvernement, est plus crédible et plus à même de susciter l’adhésion générale, et présente donc plus de chances de réussite que par le passé”, avait-il souligné, ajoutant que “l’adhésion aux réformes revêt une grande importance, que celles-ci bénéficient ou non d’un appui de la part du FMI”.
“Il est essentiel que le gouvernement décrive plus en détail chacune des mesures de son plan de réformes, et qu’il en débatte avec l’ensemble des parties prenantes, afin que celles-ci fassent cause commune et participent à sa mise en œuvre”, avait-il recommandé.