Au port d’El Haouaria, site balnéaire de la Tunisie, situé à l’extrémité nord-est du Cap Bon, l’activité de la pêche devient de plus en plus difficile en raison d’un important dépôt d’algues laissé par la mer près du port.
Les quantités d’algues (environ 3 mille tonnes) abondent près du port, dégageant des mauvaises odeurs, notamment en l’absence d’une décharge permettant de les ramasser, ont affirmé des marins-pêcheurs cité par l’Agence TAP.
Des quantités estimées à près de 5 000 tonnes avaient été ramassées auparavant et transportées dans un site privé, appartenant à un agriculteur qui va utiliser ces algues comme un engrais.
Les marrées vertes, qui affectent le littoral, sont des proliférations massives d’algues suite aux opérations de dragage du deuxième bassin et empêchent les marins-pêcheurs dans la région à exercer leur activité, a indiqué le chef du port de Kélibia et coordinateur régional des ports au gouvernorat de Nabeul, Amor Belhaj Salah.
En fait, lors de la construction du port d’El Haouaria, une erreur a été commise dans la conception, ce qui a créé des espaces de prolifération et d’entassement des algues au niveau du port. Pour remédier à cette situation, l’idée formulée après était de construire un deuxième bassin, moyennant un investissement de 5 millions de dinars (MDT) pour faciliter le ramassage des algues, a-t-il souligné.
Toutefois, cette solution n’a pas apporté ses fruits et le problème persiste toujours, d’autant plus que les opérations de dragage du bassin coûtent près de 120 mille dinars par opération face à l’absence d’un site aménagé pour la collecte des algues.
“Auparavant, après toute opération de dragage, les quantités d’algues ramassées sont transférées, en accord avec les parties concernées, dans un site relevant de la propriété de la Direction des forêts, sauf que cette année la Direction des forêts a demandé une autorisation et la procédure de transfert est devenue de plus en plus difficile”, a-t-il expliqué.
A ce sujet, Habib Amdouni, sous directeur à la Direction centrale de l’APIP (Agence des Ports et des Installations de Pêche) a précisé à l’Agence TAP, que les analyses effectuées sur un échantillon des algues marines dans le port d’El Haouaria ont montré l’absence d’impact environnemental, ajoutant que ces analyses ont été communiquées à l’ANPE (Agence de protection de l’environnement) depuis 4 mois.
Hfaieth, pêcheur à El Haouria, a mis l’accent sur l’importance de l’activité de la pêche dans la région qui représente une source de revenus pour plus de 200 familles, affirmant que les pêcheur-marins sont en chômage depuis quatre mois à cause du problème des algues.
Il a appelé les autorités à identifier une solution radicale à ce problème, proposant le changement de l’entrée du port comme solution provisoire, en attendant l’élaboration d’une nouvelle conception de ce port.
Le port d’El Haouaria est un port de pêche côtière qui abrite près de 40 embarcations, avec une production de 120 tonnes. Il est basé sur la pêche traditionnelle et les moyens traditionnels.