En Tunisie, les eaux usées traitées (EUT) pourraient se substituer à 8% des prélèvements totaux de la Tunisie, ou à 11% des prélèvements pour l’irrigation, révèle une étude de contribution aux éléments de la phase préparatoire du processus du Plan National d’Adaptation visant l’élaboration du plan directeur national “Water reuse 2050” qui permettra d’établir les fondations pour l’amélioration de la Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) en Tunisie.
Le potentiel des EUT a été estimé en 2020 à 310 Mm3 par an à l’échelle de la Tunisie. En comparaison, les volumes d’eau prélevés dans les ressources de surfaces et souterraines s’élèvent à environ 3,7 milliards de m3 par an, dont 2,9 milliards m3 sont dédiés à l’irrigation agricole, selon cette étude menée par l’Agence française de développement (AFD).
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A l’horizon 2050, la production d’EUT pourrait atteindre 640 Mm3 par an, soit une augmentation de +106 % par rapport à la situation actuelle, estime la même source, soulignant que les EUT pourraient se substituer à 16% des prélèvements totaux de la Tunisie, ou à 22% des prélèvements pour l’irrigation les besoins en eau d’irrigation n’augmenteront pas en 2050.
Comparant les EUT avec les ressources renouvelables annuellement à l’échelle du pays, l’étude renseigne que dans la situation actuelle, les 310 Mm3 d’EUT produits représentent 6 % des ressources globales du pays en année moyenne (eaux de surface et eaux souterraines). Cette proportion augmente en année sèche quand les eaux de surface peuvent atteindre seulement 650 Mm3/an.
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Afin de projeter ce bilan à l’horizon 2050, l’étude a imaginé deux scénarios de changement climatique différents. Pour le premier scénario, les EUT, à hauteur de 640 Mm3 produits par an, pourraient représenter 14 % des ressources en année moyenne, voir jusqu’à 26 % des ressources en année sèche. Un scénario climatique encore plus pessimiste augmenterait ces proportions à 15 % en année moyenne et 27 % en année sèche.